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Turquie : deux kamikazes se font exploser à Gaziantep, trois policiers tués

Istanbul (AFP) – Deux kamikazes soupçonnés d’appartenir au groupe Etat islamique (EI) se sont fait exploser dimanche à Gaziantep (sud-est de la Turquie) à quelques heures d’intervalle lors d’une opération antiterroriste, causant la mort de trois policiers et en blessant plusieurs autres, selon des sources officielles.

A Gaziantep, ville proche de la Syrie, le premier kamikaze a déclenché ses explosifs alors qu’il était sur le point d’être arrêté lors d’un raid des forces de sécurité turques, a affirmé le gouverneur de la province, Ali Yerlikaya, dans une déclaration à la télévision. 

Au moins neuf personnes – cinq policiers et quatre Syriens – ont également été blessées, a ajouté le gouverneur.

Plus tôt dimanche, des médias turcs avaient évoqué la mort de plusieurs kamikazes lors de ce premier incident, mais le gouverneur et le bureau du procureur local ont affirmé que le corps d’un seul kamikaze avait été retrouvé sur les lieux.

Selon le gouverneur, les autorités ont mené ce raid après avoir appris qu’un « attentat-suicide » était en préparation à Gaziantep contre une association culturelle de la minorité alévie. Ces informations et ce raid ont ensuite permis la découverte de cette cellule dormante de jihadistes présumés, dans une maison située dans un secteur essentiellement habité par des étudiants.

L’agence de presse turque Dogan a publié une vidéo montrant plusieurs suspects, les mains liées derrière le dos, embarqués dans un véhicule de police. La police a également saisi des ordinateurs et des disques durs lors de ce raid.

Elle a alors lancé une opération de recherche de suspects ayant fui les lieux. Quelques heures plus tard, un second kamikaze s’est fait exploser – sans faire de victimes – pour ne pas être arrêté.

– Cellules dormantes –

Le gouverneur Ali Yerlikaya a affirmé que ce kamikaze avait été identifié comme Mehmet Kadir Cabael, chef de la cellule « attaques à la bombe » du groupe Etat islamique dans la région de Gaziantep.  

La police turque a arrêté dimanche 19 suspects pour des liens présumés avec l’EI, a également annoncé le gouverneur, qui a assuré que la Turquie « continuera son combat contre tous les groupes terroristes, dont Daech », (acronyme arabe de l’EI).

La Turquie est aux prises depuis plus d’un an avec une vague d’attentats imputés soit à l’EI soit aux Kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

En août, un jeune kamikaze lié à l’EI s’était fait exploser lors d’un mariage kurde à Gaziantep, provoquant un carnage : 57 morts, dont 34 enfants.

Les violences de dimanche dans cette ville frontalière interviennent alors que des rebelles soutenus par la Turquie viennent d’infliger une défaite à l’EI en s’emparant de Dabiq, ville du nord-ouest de la Syrie proche de la frontière turque.

Ankara a lancé le 24 août une offensive armée dans le nord de la Syrie, pour déloger les combattants de l’EI mais aussi les Kurdes, dont la Turquie redoute qu’ils n’arrivent à contrôler un long corridor près de sa frontière.

Les Etats-Unis avaient prévenu en septembre d’un risque d’attentat à Gaziantep contre des lieux fréquentés par des Occidentaux. La Turquie a reconnu que cette grande ville était un nid de jihadistes. 

La police turque sur le lieu d'un précédent attentat suicide à Gaziantep, le 21 août 2016. © AFP

© AFP/Archives AHMED DEEB
La police turque sur le lieu d’un précédent attentat suicide à Gaziantep, le 21 août 2016

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