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Turquie: double attentat à la bombe à Istanbul, près de 20 blessés

Istanbul (AFP) – Près de 20 policiers ont été blessés samedi dans un double attentat qui a frappé le coeur d’Istanbul, ville déjà secouée cette année par plusieurs attaques liées à la rébellion kurde ou aux jihadistes.

Une voiture piégée a pris pour cible un car de transport de la police à proximité du stade de l’équipe de football de Besiktas après la fin d’une rencontre contre Bursaspor, a annoncé le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu.

Une seconde explosion, « qui semble être le fait d’un kamikaze », a secoué le parc voisin de Maçka, a indiqué M. Soylu qui a dénoncé un « plan tout à fait abominable ».

Selon un bilan provisoire communiqué par le ministre, près de 20 policiers ont été blessés et ont été transportés dans les hôpitaux voisins. M. Soylu n’a pas fait état de décès, mais a dit qu’il ferait un nouveau point après s’être rendu sur les lieux.

Cette double attaque a frappé un quartier touristique d’Istanbul, situé entre l’emblématique place Taksim et l’ancien palais impérial de Dolmabahçe, sur la rive européenne de cette mégalopole dont l’attractivité avait déjà été entamée par plusieurs autres attentats cette année.

Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, aux abords duquel des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage, tandis qu’un hélicoptère survolait le quartier.

Des dizaines d’ambulances arrivaient sur place toutes sirènes hurlantes, pendant que d’autres s’éloignaient des lieux avec des blessés à leur bord, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

Un agent de sécurité en poste dans un immeuble situé à proximité du stade a raconté à l’AFP avoir entendu « deux explosions à moins d’une minute d’intervalle » suivies de « coups de feu ».

– Vague d’attentats –

Ces explosions se sont produites dans un quartier très fréquenté de la rive européenne d’Istanbul, au croisement d’importants axes routiers et de lignes de transport en commun.

Un témoin de l’explosion a affirmé sous couvert d’anonymat à l’AFP avoir vu « des morceaux de corps voler ».

Un autre journaliste de l’AFP a pour sa part vu un bus municipal, utilisé pour transporter des policiers, dont les vitres avaient volé en éclats.

« Des terroristes (…) ont attaqué nos forces de sécurité héroïques qui assuraient la sécurité de nos supporters et des supporters de l’équipe visiteuse Bursaspor (…) Nous nous dresserons contre ces lâches », a réagi le club de Besiktas dans un communiqué.

Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l’attaque, une mesure prise après chaque attentat.

Selon l’agence de presse gouvernementale Anadolu, le parquet antiterroriste d’Istanbul a ouvert une enquête sur l’explosion.

La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Etat islamique (EI) qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara.

Le PKK et une organisation dissidente connue sous le nom de TAK s’en prennent régulièrement à des véhicules de la police.

Deux précédents attentats contre des cars de la police ont fait des dizaines de morts cette année à Ankara.

A Istanbul, quatre touristes ont été tués et 36 personnes blessées en mars sur la célèbre avenue Istiklal, dans un attentat-suicide attribué par l’EI.

Les autorités ont également affirmé que les jihadistes avaient été derrière un attentat qui avait fait 47 morts en juin dernier à l’aéroport Atatürk d’Istanbul.

Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les jihadistes vers le sud.

En réaction à ces opérations militaires, l’EI a à plusieurs reprises menacé d’attentats la Turquie, une des principales cibles des jihadistes.

Devant le risque d’attentats à Istanbul, les Etats-Unis ont ordonné en octobre l’évacuation des familles des employés de leur consulat dans la mégalopole turque.

L’ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné sur Twitter une « attaque lâche » et assuré se tenir « aux côtés du peuple turc contre le terrorisme ».

Le président du Parlement européen Martin Schulz a pour sa part exprimé sa « solidarité avec les citoyens turcs, avec les familles des victimes de l’attaque d’Istanbul ».

Secouristes et policiers sur les lieux d'un attentat à la voiture piégée, le 10 décembre 2016 à Istanbul. © AFP

© AFP OZAN KOSE
Secouristes et policiers sur les lieux d’un attentat à la voiture piégée, le 10 décembre 2016 à Istanbul

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