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Un an de prison requis contre Émile Vernaudon

L’ancien député et maire de Mahina, Émile Vernaudon, comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour « favoritisme » dans le dossier du traitement des déchets verts de la commune. Le parquet a requis un an de prison et un million de Fcfp d’amende à l’encontre de l’ancien « Sheriff » et d’Edwin Teraiharoa, bénéficiaire du marché. Le délibéré a été fixé au 13 décembre.

Les faits pour lesquels l’ancien maire de Mahina comparaissait à la barre mardi matin pour « atteinte à l’égalité d’accès aux marchés publics » remontent à 2008. A l’époque, la société Technival, en charge de la collecte et du traitement des déchets verts de la commune, avait des difficultés à se faire payer sa prestation et avait donc demandé et obtenu la rupture de son contrat. La mairie lançait donc un nouvel appel d’offre. Sauf qu’entre la rupture du contrat et la passation du nouveau marché, la commune a émis plusieurs bons de commande pour la réalisation de travaux de nettoyage et de sécurisation du terrain communal de Pota’a où étaient stockés les déchets verts. Le montant total de ces travaux dépassant le seuil au-delà duquel la mairie aurait du lancer un appel d’offre, la justice considère donc qu’il y a eu « saucissonnage » de marché. C’est le premier volet de cette affaire. Le second volet concerne l’attribution du marché public du traitement des déchets verts en lui même. La commission des marchés de la commune l’a attribué à la société d’Edwin Teraiharoa, ami d’Emile Vernaudon, alors même qu’aucune des entreprises commissionnaires ne rentraient dans les conditions de l’appel d’offre initial. Un état de fait dénoncé par le haut-commissariat qui avait saisi le procureur à l’époque des faits. La justice soupçonne donc le tavana d’avoir favorisé son ami alors qu’il aurait dû déclarer l’appel d’offre infructueux.

Le sheriff n’avait plus le droit à l’erreur

Pour sa défense, Émile Vernaudon a justifié le premier volet de l’affaire par le besoin de répondre en urgence au départ de Technival. Pour son avocat, Me Sylvain Fromaigeat, pas question de saucissonnage. Pour ce qui est de l’appel d’offre, l’avocat considère que le marché a été donné « au moins mauvais » des candidats qui avait le terrain et le matériel pour collecter les déchets verts. Pour le défenseur, « c’est une histoire d’a priori » à l’encontre du tavana, déjà plusieurs fois jugé et condamné. Le conseil a donc demandé la relaxe de ses deux clients. Émile Vernaudon a de son côté adopté une ligne de défense déjà utilisée par le passé. Son conseil municipal avait accepté cet appel d’offre et il ne se serait borné qu’à le signer. « Je leur faisait confiance », s’est défendu l’ancien maire qui a affirmé ne pas comprendre ce qu’il faisait à la barre. Le procureur s’est chargé de le lui rappeler. Vue l’expérience d’Emile Vernaudon à la tête de la commune, mais aussi vues ses précédentes condamnations, le vice-procureur, Michel Bonnieu, a expliqué avoir « l’impression » que le maire avait « triché ». Le représentant du parquet s’est surtout étonné de l’empressement du « Sheriff » à faire passer le marché public du traitement des déchets verts alors qu’il savait être prochainement sous le coup d’une peine d’inéligibilité. « Pourquoi n’avez-vous pas laissé ce dossier à votre successeur ? », a interrogé le représentant du ministère public. « J’avais commencé le dossier et je voulais le terminer », a affirmé Emile Vernaudon. Le vice-procureur a requis un an de prison et un million de Fcfp d’amende à l’encontre des deux protagonistes du dossier. Le délibéré a été fixé au 13 décembre.

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2 Commentaires

  1. Iritahua
    12 octobre 2016 à 7h44 — Répondre

    Eh oui Émile le jour de la gloire est révolu, t’es devenu un abonné de la justice aussi.

  2. Ludovic Ferret
    14 octobre 2016 à 8h59 — Répondre

    Vernaudon pourrais tu rembourser notre argents que tu as volé

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