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Un homme portant une fausse ceinture explosive met Bruxelles en alerte

Bruxelles (AFP) – Un homme portant une ceinture explosive factice, remplie « de sel et de biscuits », a déclenché une fausse alerte mardi en plein coeur de Bruxelles, une capitale sur les nerfs, exposée à une menace terroriste persistante trois mois après les attentats qui l’ont frappée.

« Quand quelqu’un évoque une ceinture avec une bombe, il faut prendre les événements au sérieux », a commenté le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, à l’issue d’une nouvelle réunion d’urgence du Conseil national de Sécurité.

Appelés sur place, « les démineurs ont retiré la ceinture de l’individu et l’ont examinée. Il s’est avéré qu’elle contenait du sel et des biscuits », a expliqué le parquet de Bruxelles après son interpellation aux abords du grand centre commercial City 2.

Cet homme de 26 ans, identifié par les initiales « J.B. », « est connu de la justice pour divers faits, y compris certains liés à des problèmes psychiatriques », selon la même source.

Il avait lui-même contacté la police vers 05H30 (03H30 GMT), affirmant avoir été enlevé et déposé sur place « avec une ceinture d’explosifs qui devait être déclenchée à distance par une tierce personne ».

L’alerte a été prise d’autant plus au sérieux que le centre commercial en question faisait partie des sites mentionnés ces derniers jours dans les médias belges en tant que cible potentielle d’attaques.

« La situation en ce moment est sous contrôle », s’est efforcé de rassurer le Premier ministre Charles Michel. Quant au niveau d’alerte, il est maintenu au niveau 3 (menace « possible et vraisemblable »), sur une échelle allant jusqu’à 4 (menace « sérieuse et imminente »). Un niveau 4 paralyserait les activités de la capitale belge.

– Un mystérieuse affaire –

L’individu arrêté s’était déjà distingué « en juin 2016 » en déclarant à la police « avoir été incité à partir rejoindre l’Etat islamique (EI) en Syrie », mais l’enquête n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer ses dires, selon le parquet de Bruxelles. 

Il « fait actuellement l’objet d’une enquête visant à déterminer s’il est en lien ou non avec des faits de terrorisme, ou s’il s’agit plutôt d’une fausse menace d’attentat », a précisé le parquet.

« On se dirigerait sans doute plus vers la seconde hypothèse, mais nous ne voulons pas tirer de conclusions trop hâtives, surtout dans le contexte actuel », a expliqué une de ses porte-parole, Rym Kechiche.

« On peut supposer qu’il avait des sympathies pour l’Etat islamique », a pour sa part commenté le ministre de la Justice, Koen Geens. 

D’autant que « J.B. avait également été impliqué en 2014 dans un dossier du parquet fédéral », qui centralise la lutte antiterroriste en Belgique, a souligné sans autres précisions le parquet de Bruxelles.

Sur la base de ses déclarations, la police a retrouvé mardi matin dans la commune bruxelloise de Schaerbeek le véhicule dans lequel il affirme avoir été kidnappé. Elle a aussi interpellé « celui qui serait le conducteur », a expliqué le porte-parole de la police locale, Christian De Coninck.

Selon la chaîne publique de télévision RTBF, cet homme, emmené pour être interrogé, est également « connu des services » de police.

– Menace jihadiste –

Les autorités n’ont en tout cas voulu prendre aucun risque. Plusieurs accès au métro sous le centre commercial ont été bloqués, et de nombreux militaires armés ont sécurisé le quartier pendant plusieurs heures, jusqu’aux alentours de 10H30 (08H30 GMT).

Le bourgmestre (maire) de Bruxelles, Yvan Mayeur, a assuré qu’il n’y avait pas de menaces particulières pesant sur les commerces.

Frappée le 22 mars par le groupe Etat islamique à l’aéroport et dans le métro, la capitale belge a connu depuis de nombreuses alertes terroristes et la police y multiplie les opérations.

Lundi, six personnes ont été interpellées puis relâchées sans inculpation dans le cadre de l’enquête sur l’attentat manqué le 21 août 2015 dans le TGV (train à grande vitesse) Thalys reliant Amsterdam à Paris.

Une autre importante opération de police avait eu lieu pendant le week-end, se soldant par l’interpellation de quarante personnes dans la nuit de vendredi à samedi au cours d’une vague de perquisitions réalisées d’urgence.

Trois hommes interpellés à cette occasion ont été inculpés de « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste » et de « participation aux activités d’un groupe terroriste », avec en toile de fond des menaces non confirmées sur des manifestations publiques en Belgique autour du match Belgique-Irlande de l’Euro 2016 de football.

La semaine dernière, la presse belge avait révélé que les services de police du royaume avaient été avertis que des combattants de l’EI avaient récemment quitté la Syrie pour commettre des attentats en Belgique et en France.

Des voitures de police bloquent l'accès à un centre commercial à Bruxelles le 21 juin 2016. © AFP

© Belga/AFP SEPPE KNAPEN
Des voitures de police bloquent l’accès à un centre commercial à Bruxelles le 21 juin 2016

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