ACTUS LOCALESSANTÉ

Un logiciel pour identifier les « clusters de contamination » en cas de nouvelle circulation du Covid-19


Le Pays travaille sur un logiciel qui doit permettre d’organiser les informations sur les cas positifs de coronavirus et leurs contacts potentiels. Une façon de se préparer à une hypothétique reprise de la circulation du virus en Polynésie. Le ministre de la Santé Jacques Raynal a insisté sur la différence entre cette « plateforme », baptisée Firiora, et l’application « Stop Covid » qui va être lancée dans les jours à venir en métropole.

La cellule de crise Covid-19 du Pays s’arrêtera de fonctionner fin juin. C’est l’annonce faite par le ministre de la Santé Jacques Raynal jeudi soir. Mais la veille sanitaire, elle, se poursuivra bien. Car si l’épidémie a été jugulée au fenua, elle est toujours active dans le monde entier. Et la réouverture du trafic aérien international, à partir de juillet, implique un risque de nouvelle circulation de la maladie, plus ou moins maîtrisé en fonction des protocoles sanitaires en place à cette date.

Les autorités se préparent donc à gérer cette nouvelle phase de d’alerte. Ainsi Jacques Raynal a expliqué que le bureau de veille sanitaire allait s’organiser pour assurer une meilleure surveillance des arrivants au fenua. Mais il s’agit aussi d’être prêt sur le plan technique.

Des milliers d’informations à traiter

C’est la raison pour laquelle le gouvernement a fait l’acquisition, début mai, pour environ 6,2 millions de francs, du logiciel Damoc, éditée dans la société spécialisée Epiconcept. Il s’agit d’un système de suivi des malades et de leurs contacts, originellement créé pour lutter contre les épidémies de tuberculose. Depuis quelques semaines, la Direction de la santé, et les services informatiques du Pays travaillent à adapter cette plateforme aux besoins du bureau de veille sanitaire. Avec 4000 tests de dépistages réalisés depuis début mars, une soixantaine de cas positifs avec à chaque fois plusieurs dizaines de cas contacts potentiels, le traitement des données est devenu difficile pour les médecins épidémiologistes.

La future plateforme baptisé Firiora doit donc permettre d’organiser les informations sur chaque cas suspect ou positif, sur ses contacts identifiés et déclarés lors des enquêtes sanitaires… Et donc de pouvoir repérer rapidement des clusters de contamination et contacter les personnes à risque pour les inciter à protéger leur entourage ou pour les prendre en charge rapidement. « Un outil performant » qui sera utilisé « en accord avec les réglementations sur le traitement des données », insiste Jacques Raynal.

Pas de traçage, ni d’application sur les téléphones

Les logiciels et applications de lutte contre l’épidémie de Covid-19 font l’objet de beaucoup de spéculations et de débats depuis le début de la crise mondiale. En Métropole, l’application « Stop Covid », développée par le gouvernement central et qui doit être mis en opération le 2 juin, a beau avoir été approuvée, cette semaine, par l’Assemblée nationale et le Sénat, elle continue d’inquiéter les défenseurs de la vie privée. Elle permet « d’informer les citoyens ayant été à proximité de porteurs du virus », en retraçant les contacts d’un cas positif grâce à la géolocalisation.

Firiora « n’a rien à voir » avec cette application, a insisté Jacques Raynal. Ni traçage ni installation sur les téléphones, « il s’agit simplement d’un répertoire » insiste le ministre de la Santé, « et les gens qui y figureront en seront bien évidemment informés ».

La plateforme, que les autorités espèrent lancer dans le courant du mois de juin, ne sera accessible qu’aux professionnels de santé. Ce sera le cas des membres du bureau de veille sanitaire, mais aussi de certains libéraux de santé « associés au dispositif », qui disposeront de « codes uniques » qui permettront de contrôler la bonne utilisation du logiciel. Un fonctionnement qui aurait été travaillé avec l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale et une juriste « spécialisée dans la sécurité des données ».

La cellule de crise sanitaire précise en outre que seules les informations liées à l’épidémie de coronavirus seront renseignées sur la plateforme, et seront automatiquement détruites au terme de la durée légale de conservation, « actuellement de 3 mois ».

Le numéro gratuit 444 789 fermé le 31 mai

Moins d’inquiétudes, moins d’appels. Le numéro gratuit d’information sur le coronavirus ouvert par la direction de la Santé au début de la crise, le 444 789 avait « perdu de son utilité » ces derniers jours. La ligne a donc fermé ce dimanche. « Les personnes ayant des questions d’ordre administratif sur la continuité territoriale pourront joindre le Haut-commissariat au 40 46 87 00 », pointe la cellule de crise sanitaire. Les symptômes évoquant un Covid-19 doivent, eux, être signalés auprès d’un médecin traitant ou au numéro des urgences, le 15, en cas de situation alarmante. Le bureau de veille sanitaire  reste lui aussi joignable, pour des informations générale sur l’épidémie de coronavirus, entre 7h30 et 15h30 (14h30 le vendredi, pas de permanence le weekend) au 40 488 246.

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