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Un Polynésien sur quatre en proie à des « risques » suicidaires

© Nicolas Perez

La Journée Santé mentale et prévention du suicide, organisée vendredi dans l’enceinte de l’hôpital de Taaone, a permis de faire un point sur la situation en Polynésie et de présenter les premières recommandations du plan de santé mentale qui devrait voir le jour en fin d’année.

« L’urgence c’est aujourd’hui. » Ce cri du cœur vient du docteur Stéphane Amadeo, exerçant au département de psychiatrie au CHPF et président de l’association « SOS Suicide », qui œuvre quotidiennement et depuis des années dans l’accompagnement des personnes suicidaires. Avec son équipe de bénévoles et de professionnels, il essaye tant bien que mal d’apaiser les maux de ces personnes en détresse psychologique en les écoutant et les conseillant malgré des moyens très limités.

Cette Journée Santé mentale et prévention du suicide organisée dans l’amphithéâtre de l’hôpital du Taaone a justement permis de faire un point de situation sur les moyens et la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux. Parmi les différents axes de travail une enquête intitulée MINI (mini international neuropsy-chiatric interview), lancée par SOS Suicide en 2015 sur un échantillon de 968 individus résidents sur quatre îles polynésiennes (Tahiti, Moorea, Huahine et Bora Bora). Enquête qui a permis de faire un constat toujours aussi préoccupant sur la santé mentale : 26,7% de la population interrogée en Polynésie présente des risques suicidaires plus ou moins graves, contre 13,6% en métropole et 19,6% à Nouméa. Plusieurs causes expliquent ce chiffre : les dépendances à l’alcool ou aux drogues. Un profil type a pu être mis en lumière, explique le docteur Stéphane Amadeo.

« Travailler ensemble sur l’ensemble des archipels »

Pour palier cette urgence sanitaire, le service de la Santé a présenté les grandes lignes de son futur « plan santé mentale » qui devrait voir le jour en fin d’année. L’urgence ? Pouvoir coordonner tous les acteurs œuvrant dans le domaine pour un meilleur diagnostic et surtout une meilleure prise en charge. Car avec six psychiatres pour 100 000 habitants (23 pour 100 000 en métropole) et un taux d’occupation qui atteint les 120% de l’unité psychiatrique du Taaone, Tahiti et ses îles dispersées doivent impérativement trouver des solutions pour coordonner les efforts de chacun. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Jacques Raynal, a assisté durant toute la matinée aux différentes interventions. Il confirme ce besoin de coordination.

Un effort d’organisation que les principaux concernés ont bien reçu. Mais après plusieurs plans proposés par les différents gouvernements, force est de constater que rien n’a vraiment bougé. On note même une régression du service public dans la prise en charge notamment des enfants avec la suppression de deux pédopsychiatres. Sur ces points, le ministre de la santé évoque un problème d’interlocuteur.

Parmi les invités de marque de cette journée de conférences, le professeur Bruno Falissard, Pédopsychiatre et directeur de l’unité INSERM U669 (santé mentale de l’adolescent) et auteur de nombreux ouvrages sur la psychiatrie. Il a apporté ses connaissances et surtout son enthousiasme sur la marge de progression de la psychiatrie dans le monde.

Pratique :

Association SOS Suicide : 444 767 (numéro vert)

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2 Commentaires

  1. 12 mai 2018 à 11h18 — Répondre

    Un sur quatre ! Ca fait un peu beaucoup quand même, vous ne vous trompez pas ?

    • Mit's
      14 mai 2018 à 9h12 — Répondre

      « …le ministre de la santé évoque un problème d’interlocuteur » vu comment il a géré durant l’interview de l’émission sur l’obésité c’est plutôt lui le problème!!! Bien obligé de constater que le fric destiné à la Santé est soit évaporé, soit dans les poches de tout ces pourris corrompus, soit c’est un problème de rat encore… !! lol

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