ACTUS LOCALESSANTÉ

Un rapport alerte sur les lacunes de la médecine scolaire en Polynésie

Souffrance morale dans les CJA, menus déséquilibrés dans les cantines, inégalités devant l’accès aux soins… Ce sont quelques-unes des préoccupations d’un rapport sur la médecine scolaire. Écrit par Éliane Tevahitua, Béatrice Lucas, Armelle Merceron et Jules Ienfa, ce texte sera débattu jeudi à l’assemblée de la Polynésie française.

L’assemblée de la Polynésie française doit étudier jeudi 29 novembre en séance plénière un rapport de la Commission d’évaluation des politiques publiques (CEPP) consacré à la médecine scolaire en Polynésie française.

Ce travail sur la médecine scolaire a été entamé en septembre 2017 par Armelle Merceron (ex-RMA) et Éliane Tevahitua (Tavini). Après le renouvellement de l’assemblée en mai 2018, Armelle Merceron a été remplacée comme rapporteure de ce texte par Béatrice Lucas (Tapura). Armelle Merceron et Jules Ienfa, tous les deux anciens ministres de la Santé, ont travaillé comme « personnes ressources » pour établir ce rapport de 137 pages (à retrouver en intégralité ci-dessous).

Souffrance morale dans les CJA

Le rapport alerte notamment sur la situation dans l’enseignement professionnel et dans les Centres pour jeunes adolescent (CJA), où « il n’y a aucun infirmier scolaire présent », et où « certains jeunes scolarisés sont en souffrance morale et figurent en bonne place dans les statistiques du centre de consultations spécialisées d’alcoologie et de toxicomanie de la DSP ».

En réponse, le rapport préconise d’augmenter le nombre d’infirmiers scolaires mis à disposition par l’éducation nationale dans les écoles publiques du premier et du second degré, prioritairement dans l’enseignement professionnel. « Cette augmentation pourrait se faire par la transformation des postes vacants d’enseignants lisés à la baisse structurelle des effectifs scolarisés », écrivent les rapporteures.

Autre proposition : former les élèves de l’institut Mathilde-Frébault à la profession d’infirmier scolaire, par une formation professionnelle de six mois supplémentaires, et les affecter en priorité aux CJA, MFR et écoles du premier degré.

Menus dans les cantines et isolement des élèves

Autre préoccupation de la commission, l’équilibre alimentaire. Le rapport propose notamment de soutenir les mairies financièrement pour l’instauration de menus diététiques et à base de produits locaux dans les cantines. Ou encore d’interdire les marchands ambulants dans un rayon de 200 mètres.

Le rapport s’inquiète aussi de l’isolement des élèves. Ceux des îles, extraits trop tôt de leurs familles, pour lesquels il faudrait « mettre en place rapidement le télé-enseignement pour retarder la sortie des enfants du noyau familial dans les îles éloignées ». Ceux de Tahiti aussi, qui n’ont pas un accès égalitaire aux soins médicaux notamment faute d’un système de transport public efficace. La proposition est donc de créer des « équipes mobiles et pluridisciplinaires » au plus près des établissements scolaires éloignés des dispensaires.

Tiers payant pour tous les jeunes scolarisés

Ce rapport estime enfin que les données épidémiologiques sont insuffisantes et préconise de rendre applicable l’observatoire polynésien de la santé, créé par une délibération de l’assemblée le 13 août 1997 mais qui reste pour l’instant une « coquille vide ».

Il suggère une étude économique sur l’instauration d’un tiers payant pour tous les enfants scolarisés et propose de profiter de la baisse continuelle des effectifs des élèves inscrits pour personnaliser, voire individualiser, les suivis médicaux.

Lire le rapport complet :

Article précedent

Un million d’indemnisation pour l’ex-directeur du CHPF

Article suivant

Football Féminin – Vahine Ura: Le bilan de la Nation’s Cup

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Un rapport alerte sur les lacunes de la médecine scolaire en Polynésie