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Un tiers des étudiants ne porte jamais de préservatif

© Maxppp

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Une étude de la Smerep, une mutuelle étudiante, pointe une baisse de vigilance des jeunes face à l’épidémie de sida.

Le chiffre fait froid dans le dos : près d’un étudiant sur trois déclare ne jamais utiliser de préservatif. Ce relâchement de la vigilance des jeunes face à l’épidémie de sida a été pointé vendredi par une étude réalisée par la Smerep, une mutuelle étudiante. Le constat est d’autant plus accablant qu’il y a un an, 30% des étudiants déclaraient ne jamais porter de préservatif, contre 33% cette année. Et les raisons invoquées par les étudiants pour ne pas se protéger sont multiples : diminution du plaisir, protection limitée aux premiers rapports sexuels, et un mot revient souvent : confiance.

Des préservatifs au début. « Je ne savais pas que ça pouvait se transmettre par fellation ! » Anna tombe des nues. L’étudiante de 22 ans qui n’a eu qu’un seul partenaire dans sa vie a utilisé des préservatifs « au début », puis est passée à un autre moyen de contraception. Non, elle n’a pas fait de dépistage lorsqu’elle et son compagnon ont arrêté de porter un préservatif. « C’est une histoire de confiance », déclare-t-elle. Ainsi, un tiers des étudiants ne se fait jamais dépister en cas de changement de partenaire. Une protection de début de relation, voilà comment de nombreux jeunes diplômés voient le préservatif.

Le plaisir, raison souvent invoquée. Beaucoup d’étudiants expliquent aussi que les moyens de contraception diminuent le plaisir. « Si la relation se prolonge, ce n’est pas agréable, ça diminue les sensations », déclare Thibault. « Après, la confiance s’instaure. Il faut connaître la partenaire, savoir si elle prend la pilule ou pas, parce que le préservatif c’est aussi lié à ça ». « Ça », c’est la contraception. Selon l’étudiant en troisième année de licence d’histoire, il faut que les rapports soient « débarrassés de la crainte d’une maladie et du préservatif ».

Une banalisation du sida. Plus inquiétant encore, le sida s’est banalisé pour la population étudiante. « Les jeunes ont appris très tôt à mettre un préservatif, à en avoir un. Mais dans la vie de tous les jours, dans le quotidien, c’est différent. Le préservatif et la question du sida, c’est lointain pour eux. Ça concerne les autres, jamais soi-même », analyse Pierre Faivre, chargé de la prévention à la Smerep au micro d’Europe 1. « Les étudiants ont l’impression qu’on peut vivre du sida, qu’il y a un traitement et qu’un virus va peut-être arriver un jour. C’est une notion très lointaine pour eux », poursuit-il. Un dernier chiffre inquiète : près de 40% des étudiants ne se font jamais dépister en cas de changement de partenaire.

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Source : Europe1

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