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Une continuité pédagogique « mieux préparée » et plus encadrée

La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel et le vice-recteur Philippe Lacombe ont exposé, ce lundi après-midi, les contours de la continuité pédagogique, en œuvre pendant au moins deux semaines de fermeture des établissements. Une continuité qui devrait reposer sur le retour d’expérience de 2020 et s’appuyer sur des contacts plus systématiques entre les familles, les élèves et leurs enseignants.

Difficile de dire que les autorités éducatives se lancent avec enthousiasme dans cette nouvelle période de « continuité pédagogique ». Durant les trois semaines de flambée épidémique avant l’annonce de la fermeture des écoles et du confinement, le ministère de l’Éducation et le vice-rectorat ont voulu croire à un maintien des cours en présentiel. Même dans les chiffres d’absentéisme brandis, en tant qu’explication, lors de l’allocution d’Édouard Fritch vendredi, certains voient le verre à moitié plein : 60% des élèves et 80% d’enseignants étaient toujours présents en classe.

L’école aurait dû être maintenue ? Personne pour le dire, d’autant que les parents d’élèves et syndicats d’enseignants n’y croyaient plus depuis plusieurs jours. « Ce n’est pas à moi de faire les analyses sanitaires », pose le vice-recteur Philippe Lacombe. La ministre ne remet pas non plus en cause une « décision du président » qui s’est « un peu imposée d’elle-même » vu la hausse des chiffres de l’épidémie. Mais ne se fait pas d’illusions sur les conséquences de ces fermetures. « Ca va avoir des répercussions sociales, psychologiques, sanitaires, pédagogiques, mais avons-nous le choix ?, assure Christelle Lehartel. On n’a pas d’autres choix que d’être prêts ». Et « prêts », les établissements scolaires du fenua le seraient. En tout cas plus qu’en 2020 : « Avec le Retex (retour d’expérience) de l’année dernière, on a un peu anticipé tout ça » explique-t-elle.

« Tout le monde doit apporter sa pierre »

Pas d’illusion non plus du côté du vice-recteur. « Un confinement du point de vue du système éducatif, ça n’est pas bon, explique Philippe Lacombe. Pour les jeunes, après un mois de vacances, ils raccrochent. Pour les examens, parce qu’on est en période d’examen, parce qu’on est obligé de différer la session de septembre. Maintenant pour des raisons sanitaires, on le comprend, on est solidaire ». « L’équation » du système éducatif, c’est donc, dans cette continuité pédagogique de « concilier accrochage scolaire et accroissement du niveau ». Mais dans une Polynésie déjà largement au-dessus de la moyenne nationale en termes de décrochage scolaire, c’est le premier point qui fait office de priorité : « il nous faut être très attentifs à ceux qui s’éloigneraient et dont les familles cautionneraient cet éloignement ».

La réponse, c’est la mobilisation générale des équipes, des assistants sociaux aux chefs d’établissements en passant par les enseignants. Ils sont d’ailleurs appelés, plus globalement qu’en 2020, à assurer leurs cours à distance directement depuis les établissements scolaires. Charge à eux de faire garder leurs propres enfants qui, « en dernier recours », pourront être amenés avec eux dans les établissements. « Tout le monde doit apporter sa pierre à cette continuité », appuie le vice-recteur.

Côté ressources, la priorité sera une nouvelle fois placée sur les « Padlets », des livrets semblables à des cahiers de vacances et proposés avant tout sous format numérique. Pour « ne pas laisser de côté les familles sans connexion » des livrets papier doivent être distribués dans les établissements. Ceux de l’année dernière sont déjà disponibles, mais portent, dans certaines sections, sur des connaissances développées plus tard dans l’année. Les documents « ont été mis à jour », précisent les responsables, et l’impression a commencé pour une distribution papier à partir de mercredi.

« Contacts avec l’enseignant deux fois par semaine »

Des pastilles vidéos devraient aussi être proposées, pour le premier degré, via des liens internet ou à la télévision. Mais dans les « trois étages de fusée » de ces ressources pédagogiques, c’est sur le contact avec les enseignants que Serge Segura veut insister. « On tient beaucoup à ce que la famille et l’enfant restent en contact avec l’enseignant de sa classe », chef du département de l’action pédagogique et éducative à la DGEE. un dialogue, par téléphone ou par internet devrait être entretenu au moins deux fois par semaine, pendant quelques minutes. Pas d’évaluation, mais des prises d’information sur le travail à la maison, des conseils aux parents, des réponses aux questions…

Côté collèges et lycées, les professeurs principaux devraient être les référents, mais la distribution du suivi pourra évoluer en fonction des établissements et des équipes. Seule question à laquelle les autorités éducatives n’ont que peu de réponse : dans ce confinement où la plupart des entreprises et administrations restent ouvertes, comment s’occuper des enfants ? Les soignants, du CHPF notamment, auront à leur disposition une école à Pirae. Pour les autres, il y a les garderies, prises d’assaut. Ou, plus souvent, la « solidarité familiale », pointe la ministre de l’Éducation.

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1 Commentaire

  1. simone Grand
    24 août 2021 à 10h22 — Répondre

    Décision irresponsable du Président: les enfants sont livrés à eux-mêmes car les parents travaillent et les grands-parents n’ont pas le droit de les accueillir, et on ose appeler ça continuité pédagogique.

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