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Une étude sociologique sur l’ice

Eric Conte et Patrick Capolsini autour du ministre de la Santé, Jacques Raynal. ©CP/Radio1

L’Université de la Polynésie française, au travers de la Maison des sciences de l’homme du Pacifique, entame une étude sociologique d’envergure sur « la consommation d’ice à Tahiti : de quoi est-elle le nom ? Politiques publiques, usages et trafics. » L’étude sera cofinancée par le ministère de la Santé, grâce à la convention signée vendredi.

La Polynésie est jusqu’ici, il faut l’avouer, impuissante devant l’ice. « Quelle est l’ampleur de la question ? Est-ce que réellement, c’est un phénomène de société ? Qu’est-ce qui fait que notre société a évolué dans ce sens ? Appât du gain ? Besoin d’évasion ? Quelle approche ont les familles, et ont-elles les moyens d’agir ? Quelle est la part de responsabilité des autorités ? Nos moyens de prévention sont-ils adaptés et suffisants ? » Ce sont quelques unes des questions auxquelles va tenter de répondre une grande étude sociologique de deux ans. « Il y a une attente générale pour une vue d’ensemble. C’est un projet qui me tient à coeur, dit le ministre de la Santé Jacques Raynal, qui touche toutes les catégories sociales et créée une délinquance plurisociale. »

L’objectif : avoir une meilleure connaissance du phénomène de l’ice en Polynésie, pour mieux orienter les politiques de santé et de répression.

À l’heure actuelle, les consommateurs d’ice représentent 8% des consultants au centre d’addictologie de la Direction de la santé.

Henri Bergeron et Michel Kokoreff, deux sociologues du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), partenaire de la Maison des sciences de l’homme du Pacifique de l’UPF, sont venus à Tahiti à l’invitation d’Eric Conte, directeur de la Maison des sciences de l’homme du Pacifique et ont accepté de piloter ce programme. Le travail sur le terrain sera assuré par deux chercheurs postdoctoraux.

L’étude se déroulera en trois étapes. La première sera celle de la collecte des données dispersées dans les institutions, et de la contextualisation en Polynésie française, en confrontant le phénomène local à d’autres situations insulaires comparables, ainsi qu’aux pratiques d’autres pays. La seconde étape sera celle de l’étude des conditions sociales, politiques et institutionnelles de l’émergence de l’ice, y compris des « ratés » dans la coopération des différents acteurs. La troisième étape sera celle de l’étude ethnographique de quartiers dits « difficiles », en échangeant avec les habitants et les familles directement touchées.

Cette étude sera cofinancée aux deux tiers par le Pays, via le Fonds de prévention.

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