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« Une histoire de Sevens » : le rugby à 7, avenir du ballon ovale ?

Le Tahitien Teiva Jacquelain, ancien du RC Pirae et un temps en équipe de France de 7, ici aux côtés du meilleur marqueur des Bleus, Terry Bouhraoua, face à l’Écosse. ©Presse-Sport, l’Équipe / AVDI

Après s’être intéressées au rugby néozélandais ou aux « magiciens » fidjiens, les éditions Au Vent des îles continuent d’explorer le monde du ballon ovale avec Une Histoire de Sevens – Le Rugby à sept des origines aux Jeux Olympiques. Un livre écrit par un jeune passionné, Antoine Duval, très renseigné sur les évolutions mondiale du sport, et qui en revenant sur le passé de cette discipline, nous en dit beaucoup sur l’avenir du rugby en général.

Entre Au Vent des îles et le rugby c’est une histoire d’amour, entretenue par son directeur Christian Robert : la maison d’édition polynésienne a déjà publié des livre à succès sur les magiciens de l’ovalie à Fidji, la culture rugby en Nouvelle-Zélande, ou la saga des rencontres Bleus – All Blacks… Nouvel épisode de cette romance, un petit ouvrage solidement documenté et habilement illustré pour parler d’histoire et de Sevens. Un sujet d’actualité : le rugby à 7, sport olympique depuis 2016, a le vent en poupe partout autour de la planète. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, il ne s’agit pas seulement d’un jeune cousin un peu simplet du noble XV. Mais d’une discipline à la technique, à la culture et à l’esprit bien à elle, développée en près de 140 ans d’histoire. Elle prend sa source dans les Scottish Borders dès 1883, comme l’explique Antoine Duval, passionné de rugby « depuis toujours », et fraichement diplômé de HEC, qui est l’auteur d’Une histoire de Sevens :

Le jeune auteur n’en est pas à son premier essai : en 2019, il publiait déjà Géorugbystique, où il disséquait les intrigues géopolitiques formées au cours de l’histoire autour du rugby. Une analyse surtout portée sur le XV, qui règne toujours en maître en Europe et dans les « grandes nations » de l’ovalie, de l’Afrique du Sud à la Nouvelle-Zélande. Mais le 7 n’est pas délaissé, loin de là. Plus facile d’accès pour les joueurs comme pour le public, plus festif, avec ses matchs de 14 minutes qui s’enchaînent, parfois dans des tournois bien arrosés, il n’a pas de mal à convaincre, y compris dans des nations historiquement éloignée du ballon ovale.

Un rugby mondial et accessible

Ainsi l’Allemagne, Hong-Kong, les États-Unis, la Jamaïque ou le Kenya se font fréquemment voir sur les podiums, aux côtés des gros bonnets du rugby à XV comme l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande l’Australie ou la Grande Bretagne, que les instances internationales autorisent désormais à jouer en une équipe unique et pas par nations. La médiatisation du Sevens ne cesse de grimper, l’investissement financier et le niveau aussi… Principal moteur de ces évolutions, précise Antoine Duval, l’entrée de la discipline, plus mondiale que le XV ou le XIII, aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, et qui motive beaucoup de « petits » pays. Mais aussi son côté mixte : « c’est un rugby qui se prête beaucoup à la pratique féminine parce qu’il est moins exigeant sur le plan de la brutalité et de l’impact physique, et qu’il va favoriser le beau geste et le rugby d’évitement », reprend l’auteur.

En France, qui s’était taillée une belle sixième place chez les hommes lors des World Series de 2020 et qui pointe surtout à la deuxième place chez les femmes cette année, la pratique grimpe aussi en flèche. Elle s’appuie surtout sur le sport universitaire, friand de ce rugby plus abordable du point de vue logistique, mais aussi sur les besoins du XV. Car les passerelles sont légion : « On a beaucoup de joueurs qui utilisent le 7 comme un tremplin, comme une formation pour arriver ou revenir au plus haut niveau, précise l’auteur. Les exigences physiques sont beaucoup plus importantes, et en étant 7 sur le terrain, on touche beaucoup plus de ballons, on a plus de situation de un contre un et on s’améliore beaucoup plus vite ». Certains joueurs repartent, une fois remis en forme, vers leurs clubs de XV, d’autres restent, par opportunité ou par plaisir.

La Polynésie aussi

Quant à la Polynésie, la fédération promeut aussi la discipline, notamment auprès des jeunes et des adolescents. « C’est très formateur pour le XV, ça permet de jouer même en cas de difficulté d’effectifs, on y joue dès le plus jeune âge », explique le directeur technique de la fédération. Et au delà de l’école, il y a les objectifs sportifs : le 7 est un sport des Jeux du Pacifique, que Tahiti accueillera en 2027. Le fenua soigne donc sa jeune garde : il y a quelques semaines, une équipe de U16, accueillant des joueurs de Taravao, Punaaauia, Faa’a, Papeete et Pirae, a voyagé jusqu’à Montauban pour les championnats de France.

Le 7 a de l’avenir, au fenua comme ailleurs, et beaucoup estiment même qu’il constitue à coup sûr « l’avenir du rugby ». Raison de plus, donc, pour se renseigner sur son histoire, ses figures ou ses techniques. Une Histoire de Sevens – Le Rugby à sept des origines aux Jeux Olympiques, est déjà disponible en librairie.

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