Un an après le discours choc sur l’état de la délinquance en Polynésie du commandant de la gendarmerie, Pierre Caudrelier, à l’occasion de la célébration de la Sainte-Geneviève, son successeur, le colonel Frédéric Boudier, s’est refusé vendredi au moindre commentaire sur le sujet. « Je ne suis pas là pour susciter la polémique », a estimé le nouveau colonel.

L’ensemble des forces de l’ordre de l’Etat étaient toutes rassemblées vendredi matin à l’église du Sacré Cœur de Arue pour célébrer la Sainte-Geneviève, patronne des gendarmes. Après la célébration de la messe, le commandant de la gendarmerie, le colonel Frédéric Boudier, a prononcé le discours traditionnel du chef de la gendarmerie en Polynésie française. Discours évidemment très attendu après les déclarations alarmistes de son prédécesseur il y a un an. L’ancien commandant de la gendarmerie, le colonel Pierre Caudrelier, avait dépeint une situation très inquiétante de la délinquance au fenua, notamment sur les questions de consommation d’Ice, de paka ou d’alcool, mais aussi sur le « danger de la corruption ».

Le colonel Frédéric Boudier a pris le contre-pied total vendredi, taclant même l’initiative de son prédécesseur dès l’entame de son discours : « Je ne parlerai pas ici des résultats que nous obtenons dans la lutte contre toutes formes de délinquance en Polynésie car, pour être honnête, je considère que ce n’est ni le lieu, ni le moment pour aligner le bilan de notre activité ».

Le patron des gendarmes en Polynésie a donc, lui, tenu à mettre en avant : « la qualité professionnelle des personnels (…) qui font preuve d’une grande motivation (…). Notamment ceux qui sont dans les archipels, parfois à 1 700 kilomètres de distance, et qui sont isolés et seuls à pouvoir faire face à des difficultés quotidiennes ».