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Une start-up polynésienne admise à la Station F à Paris

Le plus grand campus de start-up au monde, à Paris, va accueillir dans quelques jours une pépite polynésienne : LeadBees. Pour son fondateur, Kevin Besson, c’est l’opportunité de se développer à l’international, de proposer au plus grand nombre son programme permettant de gérer à distance et avec précision les ruches d’abeille. Un outil qui pourrait s’avérer très utile pour sauver ces insectes, qui jouent un rôle primordial dans la production de la nourriture mondiale.

Depuis quelques jours, Kevin Besson vit à 1 000 à l’heure. Le 20 décembre dernier, il a appris qu’il était admis à la Station F, le plus grand campus de start-up au monde, lancé par l’homme d’affaires Xavier Niel à Paris. Il n’a que quelques jours pour terminer toutes ses missions au fenua, livrer ses clients, et préparer son déménagement dans la capitale française : il est attendu le 18 janvier au matin à Paris pour la rentrée de sa promotion de « Fighters ». Un programme d’un an dédié aux « entrepreneurs qui n’ont pas forcément eu la chance d’avoir fait de grandes études ni d’avoir de gros moyens », explique Kevin Besson. Il se réjouit que LeadBees ait réussi  à franchir toutes les étapes de sélection pour faire partie des rares élus admis à la Station F.

Quel est ce projet qui a retenu l’attention à l’autre bout du monde ? LeadBees est développée depuis un an par Kevin Besson et son équipe, qui ont bénéficié de l’appui de l’incubateur Prism. Sensible aux enjeux environnementaux et passionné par l’apiculture, Kevin Besson propose une solution pour sauver les abeilles, un « insecte passionnant » et nécessaire à notre survie : « Si on perd les abeilles, on perd quasiment 80% de ce qu’on mange. » Cette solution repose sur des capteurs placés dans les ruches.

Cette solution a déjà retenu l’attention de plusieurs investisseurs. Pour le moment, Kevin Besson veut rester maître de son projet et le développer à Paris. S’il est très attaché au fenua, l’exil est nécessaire : « On a besoin de lancer une production en série de nos capteurs, d’obtenir des certifications internationales, et de rencontrer des spécialistes. Malheureusement, on n’a pas toutes ces compétences ici, en Polynésie. » Ambitieux, il vise les marchés internationaux, de l’Asie aux États-Unis.

L’apiculture n’est qu’une « première étape d’un projet plus global », explique Kevin Besson. Sa solution pourrait être appliquée à d’autres domaines du secteur agricole, cela permettrait de surveiller les taux de pesticides et les taux d’engrais dans le sol, par exemple. Mais le fondateur de LeadBees veut avancer pas à pas. Il se félicite déjà du chemin parcouru : « Même sur notre petite île, on arrive à faire des choses qui attirent l’œil de partenaires internationaux ! » Kevin Besson espère que d’autres start-uppers polynésiens le suivront à la Station F.

Il soutient déjà sa compagne, qui développe, elle aussi, son projet de start-up et est en lice pour intégrer la deuxième promotion de l’incubateur Prism.

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