Tribune

UPLD: A hi’o to mou’a…

Ia ora na, Titaua PEU. 37 ans. Cadre communal et écrivain. Maman et citoyenne engagée, je veux vous parler d’éducation, et de culture.

Éducation et culture… Quand j’y pense me reviennent en mémoire, les colloques et séminaires organisés dès 2004 par le ministre de l’Éducation, avec qui j’ai eu plaisir à travailler, Jean-Marius RAAPOTO, homme de lettres et de culture et… indépendantiste !

Au terme d’études, de constats et de consultations de professionnels ou de représentants la société civile, une Charte de l’Éducation fut adoptée en 2011. Elle faisait suite à la première réalisée en 1992.

Près de 20 ans après qu’en est-il ? Aujourd’hui les élèves de 5 à 13 ans sont tous scolarisés, les taux d’inscription des 14-16 ans ont progressé » mais « l’absentéisme et le décrochage scolaire qui concernent essentiellement les garçons entraînent encore trop d’abandons des études ».

Pire, « les évaluations des compétences des élèves réalisées même si elles montrent que l’écart tend à diminuer », « les scores polynésiens sont inférieurs à ceux des élèves des zones éducatives prioritaires de la métropole, en français comme en mathématiques ! »

Triste constat ! Et pourtant en 2010 par exemple, 66,34 milliards ont été dépensé dans l’éducation, l’enseignement supérieur, la formation, la recherche et la culture… principalement en fonctionnement (salaires des enseignants).

Il ne s’agit donc pas d’un problème conjoncturel mais bien d’un problème structurel. Clairement, malgré toutes les tentatives d’adapter les programmes nationaux, nous étions passés à côté de l’essentiel.

Cet essentiel, pour l’UPLD et pour le Président Oscar Temaru, en particulier, réside dans l’estime de soi-même ! Vous souriez et vous vous dites « en voilà une piquée à la PNL et aux nouvelles méthodes de « réussite » ?

Non. Très sérieusement, osons le dire : tant que l’enfant polynésien ne sera pas pris en compte et en charge dans son entièreté, dans son identité culturelle, il demeurera une ou deux barrières qui rendront difficile l’apprentissage de codes et de savoirs qui lui sembleront « imposés ». Ce n’est pas faire offense à l’Autre en disant que trop de générations ont subi sans le savoir une « assimilation » pernicieuse. Dans les rhétoriques ambiantes, par exemple, célébrer la performance au détriment de savoirs et de savoirs faire culturels a sapé, véritablement, notre estime de soi. Jusqu’aux rites, trop longtemps restés tabous. L’enterrement du placenta, la subincision avaient été relayés non pas à la sphère privée, mais bel et bien au domaine du non-dit … que dire alors de nos langues polynésiennes, reconnues, localement, il y a moins de 30 ans et «constitutionnalisées » en 2008 de la manière suivante : « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. Art 75.1 de la Constitution » ? En vérité, plus rien ne nous appartenait…

En 2004, le gouvernement Temaru impulsait l’acquisition de connaissances « en et par nos langues et cultures propres » au travers d’expérimentations en cycle 1. Aujourd’hui, on le voit, au travers de concours territoriaux de orero : la mise en valeur des langues et des arts maohi a permis non seulement une désinhibition de ces enfants mais aussi de meilleures dispositions à l’apprentissage de connaissances plus « orthodoxes » (français et mathématiques).

Cette approche différente de l’éducation a permis à l’école d’obtenir l’adhésion des parents, de réconcilier ces derniers avec l’institution. Nous escomptons, dans le futur, pouvoir jeter les bases d’une nouvelle société : plus tolérante, réconciliée avec elle-même, forte de ses différences et de ses propres valeurs…

En matière de culture, nul besoin de vous citer ici une large panoplie de mesures, à la Prévert, irréalisable… L’éducation ne va pas sans la culture. Loin de cantonner les élèves dans une expression culturelle seulement « traditionnelle », nous devrons former nos enseignants aux arts et expressions culturelles les plus variées et ouvertes possibles (audiovisuel, usage des NTIC…).

Le plus important est de « réparer le passé et préparer l’avenir ». Pour cela, « l’estime de nous-mêmes » est capitale ! Enfin, « éducation et culture » pour l’UPLD, c’est avant tout détruire cette formule de l’anthropologue Marc Augé selon qui, dans un contexte globalisé, « les uns  sont  spectateurs, les autres sont des spectacles »…

Et parce que je ne suis pas spectatrice, encore moins un spectacle, je voterai « UPLD »…

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12 Commentaires

  1. 11 avril 2013 à 5h39 — Répondre

    mobilisons-nous pour soutenir l'UPLD pendant sa campagne
    pour ceux et celles qui croivent en l'avenir de ce pays

  2. te mo'o
    11 avril 2013 à 8h16 — Répondre

    ça parle toujours beaucoup, ça rabâche toujours en disant que nos jeunes ne seraient pas assez polynésiens…
    cette génération de Tiataua Peue vivent dans un fantasme de peuple pure qui n’existe pas (ou peu être en Allemagne en 1940)…
    Pour que l’école marche mieux, cultivons nous, intéressons nous aux autres peuples, à la littérature, à l’histoire, remettons nous en question, ayons un peu d’esprit critique quand même…Savoir pour pouvoir transmettre…arretons de dire c’est la faute des autres…
    Plaçons des gens qualifier pour mener des reformes dans l’enseignement et pas seulement placer un ministre soldat du chef tous juste bon a faire des reformes vestimentaires…
    Qu’as fait Temaru à part agiter tous le monde autour de sa petite conscience?

    • rereao
      11 avril 2013 à 14h39 — Répondre

      Vu tes fautes d’orthographe, mo’o, l’école n’a pas bien marché pour toi …

  3. 12 avril 2013 à 7h06 — Répondre

    Manava To te AO Maohi Nui…Ne laissons Personne décider à notre place !!! Votons Utile , Votons UPLD le 21 Avril . Mauru'uru maitai Te mau Hoa Here .Ia Rahi te Aroha e Ia'i te Here 🙂

  4. 14 avril 2013 à 18h31 — Répondre

    Bien sur votons tous L .U.P.L.D.pour en finir avec tous ces vautour qui , dans leur tête ne pense qu a eux, ces français qui disent aussi aime la polynésie, alors qu ils s intéresse a une seule chose , c est nos filles polynésiennes et a nos terres , alors bâtons nous pour nos biens arrêter de rêver ton argent est tes deux mains , il y atout ce qu il faut pour rêver.Soutenez L.U.P.L.D c est notre espoir .

  5. 14 avril 2013 à 18h58 — Répondre

    Certains politiciens savent très bien comment vous manipuler et surtout de nous mentire au point de nous conduire tous droit contre le mur, ce que monsieur POUVANAA a endurer c est bien ce qui ce passe pour L.U.P.L.nous sommes tous des intellectuelles et surtout des crétiens alors croyez vous toujours au monsonge, c est bien dommage que pour nos enfants ils n aurons plus de place ici en polynésie.L.U.P.L.D est notre porte je vous le rassure voter le.

  6. 14 avril 2013 à 19h06 — Répondre

    Je ne suis ni, contre tout le reste des partis politiques sachez le bien qu il y a toujours deux camps, un pour la destruction et l autre pour le bien de tout le monde, avec beaucoup de courage et de long halène que je félicite L.U.P.L.D

  7. 27 avril 2013 à 21h41 — Répondre

    C'esy clair votons utile je ne suis spectatrice et encore moins un spectacle donc je voterai UPLD et j'ai mes raisons.

  8. 28 avril 2013 à 1h39 — Répondre

    Comment reconnait on un peuple ? Par sa langue.Et quand un peuple n'est pas reconnu, il est dictaturé par une autre langue ( ex: sanction du poreho qui vaut à une obligation de rejeter sa langue). La tour de Babelle; c'est le français qui raconte l'histoire en disant: et il y eu plusieurs peuples qui parlaient dans des langues différentes………..Quel message retenir? Lorsqu'ils parlaient tous la même langue avant que la tour tombe, ils ne se comprenaient pas entre eux et créaient des conflits. Suite à cela, les différences de langue obligeaient chaque peuple à apprendre la langue d'un autre peuple afin de le comprendre. Aujourd'hui, le FRANCAIS ne nous comprends pas il faut impérativement qu'il apprenne notre langue afin de nous comprendre et toi le MAOHI tu doit apprendre ta langue afin de te comprendre et ensuite la langue du français afin de le comprendre et de constater qu'il n'est pas honnête avec toi, avec ton peuple et avec ton pays. Par la force des choses même si il est écrit nationalité française sur quelconque document nous ne serons jamais français et absolument pas. Moi, je me suis obligé d'apprendre le français et non parce que les programmes de l''Education Française me l'oblige. Soyons nous même! Soyons notre peuple ! Soyons maohi ! Reprenons notre langue; reprenons aussi notre terre, et aussi notre mer et notre ciel sera toujours là pour notre pays ! E reo to oe e riro ai oe i roto roa to oe iho, to oe fenua , to oe ra'i e to oe nunaa. Maururu !

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