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Vaccins: lesquels sont obligatoires? lesquels posent question?

Paris (AFP) – Quels sont les vaccins obligatoires? Lesquels sont seulement recommandés? Pourquoi certains produits font peur? La vaccination suscite de nombreuses questions, sous la pression d’associations.  

– Quels sont les vaccins obligatoires? –

Pour l’ensemble de la population, il en existe trois: contre la diphtérie (obligatoire depuis 1938), le tétanos (depuis 1940) et la poliomyélite (depuis 1964).

Deux injections de DTP sont prévues chez les bébés, à 2 mois et à 4 mois ainsi qu’un rappel obligatoire à 11 mois. Pour la polio uniquement, deux autres rappels sont obligatoires, respectivement à 6 ans puis entre 11 et 13 ans.

Les parents qui refusent de faire vacciner leur enfants peuvent être punis de six mois de prison et de 3.750 euros d’amende.

D’autres obligations vaccinales existent (hépatite B, tuberculose), mais elles ne concernent que certaines catégories professionnelles exposées (personnel soignant, services de secours…). Celui contre la fièvre jaune est lui obligatoire en Guyane.

Mais la situation pourrait évoluer si le gouvernement décide de suivre les recommandations d’un comité sur la vaccination qui a préconisé en décembre de rendre plus d’une dizaine de vaccins pour enfants gratuits et « obligatoires » de façon temporaire, avec l’objectif ensuite de supprimer à terme l’obligation vaccinale.

– Quels sont les vaccins recommandés? –

A coté des vaccins obligatoires, il en existe plusieurs fortement recommandés par les autorités sanitaires, pour venir à bout de maladies graves comme la rougeole, la coqueluche ou certaines méningites. 

La différence entre vaccins obligatoires et vaccins recommandés s’est estompée au fil des années, conduisant les laboratoires à développer des vaccins combinés, associant vaccins obligatoires et recommandés, au grand dam des associations anti-vaccins.

– Quelles sont les craintes liées aux vaccins? –

Selon une enquête parue en septembre, la France est le pays européen qui a le plus de réticences face à la vaccination, avec 41% des Français qui émettent des craintes concernant la sécurité des vaccins et 17% qui doutent de leur efficacité.

Les réticences se concentrent sur certains vaccins, comme celui contre l’hépatite B, soupçonné d’être à l’origine de plusieurs cas de sclérose en plaques, dont certains ont été indemnisés par les tribunaux alors même qu’aucun lien scientifique de causalité n’a jamais pu être établi.

Un autre vaccin très contesté est celui contre les infections à papillomavirus (HPV), à l’origine de la plupart des cancers du col de l’utérus. Ses détracteurs l’accusent de favoriser diverses maladies neurologiques, également sans que cela ait été scientifiquement confirmé.

Une association, E3M, milite contre l’utilisation d’adjuvants à l’aluminium pour amplifier la réponse immunitaire des vaccins, l’accusant de causer des douleurs musculaires et un syndrome de fatigue chronique chez des sujets génétiquement prédisposés.

L’Institut pour la protection de la santé naturelle (IPSN), une autre association, s’est mobilisée en lançant en 2015 une pétition dénonçant la pénurie du vaccin DTP qui contraint les parents à utiliser le vaccin hexavalent Infanrix Hexa (qui protège également contre l’hépatite B, la coqueluche et l’influenza). Ce vaccin multiple, plus cher, contiendrait des substances que l’IPSN juge « dangereuses », comme l’aluminium.

La pétition revendique à ce jour plus d’un million de signataires, dont celle très médiatisée du professeur Henri Joyeux, qui a depuis été radié de l’Ordre des médecins. Le Conseil d’État a donné mercredi raison à l’IPSN sur le problème de la disponibilité du vaccin DTP, mais pas sur la dangerosité de l’aluminium dans les vaccins.

– Pourquoi ne trouve-t-on pas le DTP? –

La commercialisation du DTP simple destiné aux nourrissons a été suspendue par Sanofi Pasteur en 2008, à la suite de manifestations allergiques. Les vaccins quadrivalents (4 vaccinations) et pentavalents (5 vaccinations) connaissent des tensions depuis plusieurs années, avec des ruptures d’approvisionnement depuis début 2015.

Seuls les vaccins hexavalents (6 vaccinations) sont disponibles sans problème en pharmacie. Sanofi s’est engagé à fournir gracieusement un kit spécial DTP aux médecins qui en feraient la demande, kit toutefois réservé aux enfants présentant des contre-indications à la vaccination contre la coqueluche.

La vaccination suscite de nombreuses questions, sous la pression d'associations. © AFP

© AFP MYCHELE DANIAU
La vaccination suscite de nombreuses questions, sous la pression d’associations

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