INTERNATIONALPOLITIQUE

Valls et Hollande : entre confiance et défiance

© Max PPP

© Max PPP

LEUR RELATION – Le président de la République sait qu’il peut compter sur la loyauté de son nouveau Premier ministre. Mais…

Avec Manuel Valls, François Hollande devra composer avec une personnalité bien différente de celle de Jean-Marc Ayrault. Si, avec l’ancien Premier ministre, la confiance mutuelle allait de soi, avec le nouveau, une pointe de méfiance s’instille au sein du couple exécutif. Car si la loyauté de l’ancien ministre de l’Intérieur ne fait pour l’heure guère de doutes, ses ambitions assumées génèrent une légitime méfiance.

Au service de Hollande. La confiance de François Hollande, Manuel Valls l’a gagnée dès le premier tour de la primaire socialiste. Crédité de seulement 6% des suffrages, le député-maire d’Evry, dans l’Essone, est le premier à rallier l’ancien premier secrétaire du PS. Il l’appelle le soir même pour se mettre à son service. Et pendant la campagne présidentielle, François Hollande est bluffé. Par l’efficacité de Manuel Valls, son professionnalisme et sa loyauté incontestable.

Incontournable. Surtout, pendant cette campagne, Manuel Valls joue aussi sur la séduction : il noue des relations privilégiées avec Valérie Trierweiler, il soigne ses rapports avec Thomas Hollande, fils de François, qu’il appelle régulièrement pendant la campagne pour parler politique. Bref, Manuel Valls se rend incontournable. Peu d’observateurs et de politiques l’ont mesuré à l’époque. Et surtout pas François Rebsamen, qui se fait souffler le ministère de l’Intérieur.

Valls et Hollande : entre confiance et défiance

Des ambitions démesurées. Mais cette confiance est teintée d’une méfiance certaine. Car Manuel Valls est d’abord un « Vallsiste ». Il est très ambitieux et il lui arrive de jouer sa carte personnelle. L’illustration parfaite, c’est l’affaire Leonarda. Le ministre de l’Intérieur sent que l’affaire va mal tourner, alors il se tient à l’écart. François Hollande n’est pas dupe. « Manuel ne s’est pas proposé pour intervenir à la télévision, ça l’arrangeait que j’y aille », confie le Président en privé. Et Manuel Valls ne s’est pas privé, quelques jours plus tard, de critiquer la gestion de la crise par le chef de l’Etat.

Le spectre de 2017. Cette méfiance, François Hollande s’en est récemment ouvert à un proche, selon les informations d’Europe 1 : « se sais que si Valls a le moindre espace, la moindre chance d’aller à la présidentielle dès 2017, il la saisira », avait glissé le président de la République.

Aulnay : Beschizza l'emporte facilement

COULISSES – Le jour où Matignon a valsé

PORTRAIT – Manuel Valls, un ambitieux à Matignon

ESSENTIEL – Ayrault s’en va, Valls arrive

BILAN – Ayrault, le chemin de croix à Matignon

REVUE DE PRESSE – Le remaniement vu de l’étranger

Source : Europe1

Article précedent

Le gouvernement sera dévoilé mercredi

Article suivant

Pacte de solidarité : Bruxelles recadre Hollande

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Valls et Hollande : entre confiance et défiance