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Ver marin : son sang a-t-il des vertus miraculeuses ?

Hemarina est une entreprise privée spécialisée dans les biotechnologies, qui est axée sur la recherche et le développement de transporteurs d'oxygène pour des applications médicales. © MAXPPP

Hemarina est une entreprise privée spécialisée dans les biotechnologies, qui est axée sur la recherche et le développement de transporteurs d’oxygène pour des applications médicales. © MAXPPP

SANTÉ – Oxygénant, compatible avec tous les groupes sanguins, le sang sang du ver marin constitue un véritable espoir pour la recherche.

Le sang d’un simple ver marin pourrait bientôt révolutionner la médecine, grâce à son pouvoir oxygénant et à sa compatibilité avec tous les groupes sanguins, une découverte fortuite développée par une jeune société bretonne, Hemarina. « J’ai identifié une molécule qui est un transporteur d’oxygène universel et qui pourrait ainsi être transfusée à tous les groupes sanguins », explique le Dr Franck Zal, l’un des fondateurs de la société implantée à Morlaix, dans le Finistère, premier département français dans le secteur des biotechnologies marines.

Cinquante fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine. « Cette molécule est issue d’un ver marin, l’arénicole », poursuit le Dr Zal, en montrant un spécimen d’aspect plutôt repoussant, enfermé dans un tube à essai. Un ver dont l’hémoglobine – molécule présente dans les globules rouges et qui a pour rôle de transporter l’oxygène dans le corps – est capable d’acheminer cinquante fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine.

Appât de choix pour les pêcheurs. Contrairement à cette dernière, enfermée dans des globules rouges, celle de l’arénicole est extracellulaire. De ce ver marin, mesurant habituellement entre 10 et 15 cm, on en connaît surtout les petits tortillons visibles sur les plages du littoral Atlantique européen. De couleur rouge-orangé, il est très prisé des pêcheurs car il constitue un appât de choix.

18 brevets déposés. C’est en 2002 que le Dr Franck Zal, alors chercheur au CNRS, découvre, en tentant de comprendre comment le ver parvient à respirer entre la marée haute et la marée basse, ses étonnants pouvoirs. En 2007, il abandonne la recherche fondamentale et crée la start-up Hemarina, qui emploie aujourd’hui une trentaine de personnes, a déposé pas moins de 18 brevets internationaux et levé un total de 15 millions d’euros. Depuis, le Dr Zal et son équipe s’emploient à développer différents produits thérapeutiques et industriels.

Risques de rejet de greffes réduits. Des produits, très élaborés, destinés notamment à la préservation d’organes. « L’hémoglobine de ce ver permet d’oxygéner le greffon et donc de réduire considérablement les risques de rejet de greffe », assure l’entrepreneur de 47 ans, dont les résultats ont été publiés dans de nombreuses revues scientifiques. « L’organe est conservé dans un état physiologique proche de l’organisme du donneur », assure-t-il.

Source : Europe1

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