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Voiture de police incendiée: quatre suspects devant le juge

Paris (AFP) – Quatre hommes arrêtés après l’incendie d’une voiture mercredi à Paris dans laquelle se trouvaient deux policiers sont présentées samedi à un juge d’instruction, saisi notamment d’une enquête pour « tentative d’homicide volontaire », en vue de leur éventuelle mise en examen.

Le parquet de Paris a annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une information judiciaire. Le juge d’instruction est saisi des chefs de « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique », destruction de bien « en bande organisée par moyen dangereux », « violences en bande organisée » avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique, « participation à un attroupement » armé avec dissimulation du visage, « association de malfaiteurs » et refus de se soumettre à un prélèvement ADN.

Le parquet a requis le placement en détention provisoire » des quatre hommes, trois étudiants de 18, 20 et 21 ans, et un autre de 32 ans, sans emploi. Tous sont issus de la mouvance antifasciste, indiquait vendredi le parquet.

Ils avaient été identifiés notamment grâce à des « renseignements », selon une source proche de l’enquête. Les policiers ont notamment retrouvé chez eux un poing américain, une matraque, des bouteilles de gaz et des tracts antifascistes, selon le parquet. Un cinquième homme en garde à vue avait été remis en liberté vendredi après-midi.

Parmi les quatre hommes, qui ont « globalement fait valoir leur droit au silence » en garde à vue, selon le parquet, trois avaient fait l’objet d’interdictions de manifester pour la journée de mobilisation de mardi contre la loi travail, dans le cadre de l’état d’urgence instauré après les attentats de novembre.

Le suspect de 21 ans, faisait partie des neuf militants qui avaient obtenu mardi devant le tribunal administratif de Paris une suspension de cette interdiction, justifiée par le préfet de police par la participation à des manifestations ayant déjà dégénéré. 

Il a été condamné en 2013 à 100 heures de travail d’intérêt général pour violences en réunion et avec armes, a précisé vendredi le parquet. Le plus âgé, 32 ans, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve pour violences en réunion en 2010.

Le suspect de 18 ans doit par ailleurs être jugé pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique et participation à une manifestation malgré une interdiction.

– « sang froid » –

Mercredi, alors que des policiers manifestaient place de la République contre la « haine anti-flics », une contre-manifestation interdite s’est tenue au même endroit contre les « violences policières ». Aux cris de « Flics, porcs, assassins » ou « Tout le monde déteste la police », des manifestants avaient été repoussés par un imposant dispositif de sécurité.

Non loin de là, une quinzaine d’entre eux avaient alors attaqué et incendié une voiture de police, alors qu’une femme gardien de la paix et un adjoint de sécurité étaient à l’intérieur. Des vidéos diffusées sur internet montrent une personne briser la fenêtre côté conducteur, puis une autre porter plusieurs coups au policier. Un homme portant une capuche lance alors ce qui ressemble à un fumigène par la lunette arrière, également brisée, provoquant l’embrasement du véhicule et forçant les deux agents, à en sortir. Légèrement blessés, ils se sont vus prescrire 4 et 10 jours d’incapacité totale de travail.

Les deux policiers, ainsi que deux autres policiers et un gendarme, ont été décorés samedi place Beauvau par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, en présence de François Hollande.

L’attaque d’une rare violence a suscité l’indignation, au moment où le gouvernement et la droite apportaient leur soutien aux policiers, qui manifestaient leur lassitude face aux « casseurs » et aux violences qui émaillent les manifestations contre la loi travail depuis plus de deux mois. 

« Il y a eu depuis le début de ces manifestations près de 1.600 interpellations », qui ont donné lieu à 1.000 gardes à vue, a indiqué vendredi sur TF1 M. Cazeneuve. « Il y a 72 personnes qui sont d’ores et déjà condamnées », dont « une grande partie », écrouées. 

Une voiture de police incendiée lors d'une contre-manifestation le 18 mai 2016 à Paris. © AFP

© AFP/Archives CYRIELLE SICARD
Une voiture de police incendiée lors d’une contre-manifestation le 18 mai 2016 à Paris

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