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VTC: les chauffeurs ont repris leur mobilisation contre Uber

Paris (AFP) – Les chauffeurs VTC ont repris vendredi matin leur mobilisation, avec une opération escargot de Roissy à Paris, pour inciter Uber à relever ses tarifs, qu’ils jugent « indignes ».

Selon une source aéroportuaire, un cortège de 100 à 180 VTC est parti de l’aéroport vers 10h15, « tout doucement », en direction de Paris. Plus de 200 voitures prenaient part à cette action, d’après l’Unsa-VTC et la CFDT-Transports, qui saluait « une vraie mobilisation sans heurts ni violence » de « VTC déterminés à se faire entendre ».

Au petit matin, la police avait procédé à 55 verbalisations pour « entrave volontaire à la circulation » afin de libérer les voies, selon la source aéroportuaire. 

A Orly, au sud de Paris, les VTC (voitures de transport avec chauffeur) étaient beaucoup moins nombreux mais le site d’information routière Sytadin avertissait en fin de matinée que des opérations escargot étaient aussi en cours sur l’A6A et l’A6B.

Les VTC ont prévu de converger vers le siège d’Uber, dans le 19e arrondissement de Paris, avant de se disperser à la mi-journée. A Lyon, une cinquantaine de chauffeurs se sont également mobilisés, selon la préfecture.

Plusieurs organisations ont appelé à reproduire l’opération les prochains jours, jusqu’à ce que la start-up américaine accepte un retour aux tarifs d’avant octobre 2015: 8 euros minimum la course, contre 6 actuellement, et 20% de commission, au lieu de 25% aujourd’hui.

Après l’échec mardi des discussions avec Uber, le gouvernement a chargé un médiateur de mener d’ici au 31 janvier une négociation sur quatre points: la tarification, les charges, la protection sociale et les conditions de déconnexion des plateformes.

Jacques Rapoport, ancien haut responsable à la SNCF, a commencé ses auditions mercredi. Il a reçu Uber jeudi. 

Le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a appelé toutes les parties à « l’apaisement » et à s’engager « dans un cycle de discussions ». « Aucune violence ou aucun blocage sur la voie publique ne sauraient être tolérés », a-t-il rappelé mercredi. La semaine dernière, les premières manifestations avaient été émaillées d’incidents.

– Appel au boycott –

Pour faire fléchir Uber, plusieurs organisations de chauffeurs ont aussi appelé les VTC à se déconnecter massivement de la plateforme et à rejoindre d’autres applications.

L’application Marcel, qui garantit une course minimum de 9 ou 15 euros, selon les modalités de réservation, et une commission de 15%, a indiqué à l’AFP avoir enregistré depuis le début de la semaine un « gros pic de demandes de chauffeurs, dont pas mal qui travaillaient exclusivement avec Uber », tout comme Allocab.

Uber concentre les critiques du fait de sa position très majoritaire sur le marché des applications mettant en relation VTC et clients. Les syndicats l’accusent d’avoir tiré les prix vers le bas.

« Mais si nous détruisons un monstre, ce n’est pas pour en recréer un derrière », fait valoir Sayah Baaroun, de l’Unsa-VTC, qui demande aux autres sociétés des engagements écrits pour améliorer les conditions de travail des chauffeurs.

Refusant de céder sur ses tarifs, Uber a annoncé mardi la création d’un fonds d’aide de deux millions d’euros, sans en détailler les modalités, s’attirant les foudres des syndicats: « une tentative pour nous endormir et parvenir à leurs fins, c’est-à-dire ne rien donner » pour Jean-Claude Resnier de VTC de France.

La plateforme fait également valoir que le récent relèvement de 5 points de sa commission s’était accompagné d’une hausse de 13% des tarifs facturés aux clients, « afin d’améliorer la situation des chauffeurs » qui, selon elle, ont gagné « 5% de chiffre d’affaires supplémentaire ». 

« Nous sommes ouverts aux discussions pourvu qu’elles concernent l’ensemble du secteur », assure le directeur général d’Uber pour l’Europe de l’Ouest, Thibaud Symphal, dans la dernière livraison du magazine Altereco. 

En réponse aux mouvements sociaux déclenchés ces derniers mois par taxis, VTC et Loti (transport collectif à la demande), qui se disputent une même clientèle, la proposition de loi du député socialiste Laurent Grandguillaume a été adoptée définitivement mercredi par le Parlement. 

Dans le sillage de la loi Thévenoud de 2014, elle précise les obligations des plateformes de VTC, leur interdit d’imposer des clauses d’exclusivité aux chauffeurs et prévoit la mise en place d’un tronc commun d’examen pour les taxis et VTC.

Helmi Mamlouk, membre d' l'association des chauffeurs de VTC, lors de l'opération escargot le 23 décembre 2016 à Roissy. © AFP

© AFP Patrick KOVARIK
Helmi Mamlouk, membre d’ l’association des chauffeurs de VTC, lors de l’opération escargot le 23 décembre 2016 à Roissy

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