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We love Arabs, la dérision appliquée à un sujet dur

© Radio 1

La compagnie du Caméléon ouvre la saison théâtrale avec une pièce qui a fait un véritable tabac au Festival Off d’Avignon en 2016. We love Arabs est un spectacle à mi-chemin entre la danse et le théâtre qui traite avec dérision et sarcasme des conflits entre Arabes et Juifs en Israël.

Rien que le titre de la pièce en dit long, We love arabs. Non, il ne s’agit pas d’une énième pièce sur la façon dont l’Occident voit l’Orient avec tous ses relents paternalistes, colonialistes et pleins de bons sentiments. We love Arabs, c’est l’histoire d’un chorégraphe israélien juif, le personnage de Hillel Kogan, qui décide de créer un spectacle avec un danseur israélien arabe et musulman, Adi Boutrous pour faire passer un message de paix. Mais le véritable message de We love Arabs est bien plus profond. La pièce met en scène les rapports conflictuels entre la majorité juive et la minorité arabe en Israël. Durant le spectacle, le chorégraphe s’aperçoit peu à peu qu’il a, ancré en lui, des clichés sur les Arabes parmi lesquels : tous les Arabes sont musulmans. Non, Adi Boutrous est chrétien. Et malgré l’objectif de la pièce, un rapport de dominant et de dominé s’installe entre les deux hommes. Adi Boutrous ne dit quasiment aucun mot tandis que Hillel Kogan mène la danse. Une situation dure évoquée par l’humour, la dérision et le sarcasme, puisque Hillel Kogan se ridiculise en exposant ses clichés sans s’en rendre même compte. Parler d’un sujet aussi difficile avec humour est un exercice risqué, mais pour le chorégraphe cela peut mener à une véritable réflexion chez le spectateur.

Les deux danseurs ont joué leur pièce en Europe et aux Etats-Unis où, malgré l’éloignement, les spectateurs sont très informés sur la situation en Israël. Pour autant, les messages que transmet la pièce sur l’acceptation de l’autre et la différence ont une résonnance dans le monde entier et même ici en Polynésie. C’est en tout cas ce qu’espère Hillel Kogan.

Pratique :

We love arabs sera au Petit théâtre de la Maison de la culture du 17 au 26 février les vendredi, samedi et dimanche. Les billets sont en vente à Carrefour, à Radio 1 fare ute et sur la billetterie en ligne.

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