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500 000 Fcfp d’amende requis contre QBO pour la pollution à Tautira

Photo des big-bags en 2015 publiée sur la page Facebook de QBO. © Quito Braun Ortega

Le parquet a requis 500 000 Fcfp d’amende à l’encontre de l’homme d’affaires, homme politique et propriétaire terrien de la Presqu’île, Quito Braun-Ortega, dit « QBO », poursuivi pour une pollution marine à Tautira causée par des big-bags en toile entre 2015 et 2016. L’intéressé se défend d’avoir voulu porter atteinte à l’environnement, mais avoir tenté de « protéger le littoral ». Le délibéré sera rendu le 24 janvier.

L’homme d’affaires, personnalité politique et propriétaire terrien de la Presqu’île, Quito Braun Ortega, était poursuivi jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Papeete pour « abandon de déchets dans les eaux de la mer », après la pollution constatée en 2016 au large de Tautira par plusieurs habitants et par la Direction de l’environnement (Diren). Un comble pour un personnage pourtant engagé en faveur de la défense de l’environnement.

A l’époque, fin 2015, QBO avait voulu empêcher l’érosion du littoral de son terrain de Tautira lors de fortes houles, en installant des big-bags en toile remplis de cailloux et de sable. Mais les big-bags avaient ensuite été laissés sur place et s’étaient décomposés dans la mer. Une habitante de Tautira avait alors déposé plainte auprès de la Diren.

Jeudi matin, la Diren et l’habitante en question s’étaient constitués parties civiles dans ce dossier. Sur la base d’un constat de pollution réalisé par la gendarmerie, la procureure a requis 500 000 Fcfp d’amende à l’encontre de QBO. Son avocat, Me Benoît Malgras, a assuré que son client n’avait eu aucune « intention de porter atteinte à l’environnement », puisqu’il avait au contraire cherché à protéger le littoral avec des « sacs en toile qui se délitent et coulent au fond de la mer ».

Autres arguments de l’avocat : l’absence d’habilitation expresse des peines prévue par le code de l’environnement pour ce type de délit, la légèreté de la constatation matérielle de la pollution réalisée par les gendarmes et enfin le fait que selon lui la société propriétaire des terres aurait dû être poursuivie en lieu et place de la personne physique de QBO.

Le délibéré sera rendu le 24 janvier prochain.

Photo des big-bags publiée en 2018 sur la page Facebook de QBO. © Quito Braun Ortega