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Carrefour pouvait-il financer la CSIP ?

L’ancien secrétaire général de la CSIP, Cyril Le Gayic © Vaite Urarii Pambrun

La chambre de l’instruction a examiné mardi matin l’appel du parquet contre le non-lieu prononcé au bénéfice du patron de Carrefour, Louis Wane, dans l’affaire Ravel-Le Gayic. Le débat juridique tourne principalement autour de la légalité du financement de la centrale syndicale CSIP par Carrefour. La chambre rendra sa décision le 24 juillet.

L’affaire Ravel-Le Gayic était de retour devant la chambre de l’instruction mardi matin pour deux recours distincts. Le premier concerne un appel du parquet contre le non-lieu prononcé le 17 janvier dernier au bénéfice du patron de Carrefour, Louis Wane, et de son expert comptable, Vincent Law. Les deux hommes avaient été mis en examen au cours de l’instruction du dossier à la suite de la découverte de versements d’argent de la part de Carrefour et de Louis Wane à la CSIP et à son secrétaire général, Cyril Le Gayic.

Les premiers juges d’instruction en charge du dossier, Philippe Stelmach et Jean-François Redonnet, avaient soupçonné l’enseigne d’avoir acheté la paix sociale. Le nouveau magistrat instructeur Thierry Fragnoli a estimé qu’il ne s’agissait pour partie que du remboursement d’un prêt entre Louis Wane et Cyril Le Gayic et pour le reste d’un financement légal de la CSIP par la société Carrefour. Le parquet conteste cette lecture du dossier et a fait appel des deux non-lieu.

Le rôle de l’intermédiaire entre Bouissou et Ravel

Le second recours est une demande d’annulation de mise en examen présentée par l’ancien responsable de la communication du haussariat, Emmanuel Sztejnberg-Martin. Le fonctionnaire d’Etat, proche de l’élu Jean-Christophe Bouissou et voisin de Bill Ravel, avait transmis une enveloppe d’argent en liquide du premier vers le second. D’abord placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire, il a été mis en examen en février dernier pour « complicité de trafic d’influence active ». Pour son avocate, Me Marie Eftimie, aucun « élément nouveau » ne permet pourtant aujourd’hui la mise en examen de son client.

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Sur ces deux recours, la chambre de l’instruction a mis sa décision en délibéré au 24 juillet. On saura alors si Louis Wane et Vincent Law sont renvoyés en correctionnelle et si la mise en examen d’Emmanuel Sztejnberg-Martin est maintenue.