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Fritch règle une ardoise de Flosse pour redevenir ordonnateur des comptes du Pays

© Nicolas Perez

Le dernier journal officiel révèle que le président du Pays, Edouard Fritch, est désormais ordonnateur des comptes du Pays. Une fonction que l’actuel président ne pouvait pas exercer tant qu’il restait impliqué dans le volet financier de l’affaire des emplois fictifs. Or, il s’avère que le leader du Tapura est récemment sorti de cette affaire en réglant seul l’intégralité des « débets » qu’il devait rembourser solidairement avec Gaston Flosse et Gustave Heitaa.

Deux arrêtés publiés mardi au dernier journal officiel de la Polynésie française ont révélé que le président du Pays, Edouard Fritch, était de nouveau en capacité d’être « ordonnateur » des comptes du Pays. Une qualité habituellement dévolue au président du Pays, qui détient un pouvoir de décision financière sur toutes les dépenses de la collectivité. Mais depuis 2013, ce sont les vice-présidents de la Polynésie, Nuihau Laurey, puis Teva Rohfritsch, qui sont les ordonnateurs des comptes de la Polynésie française. Gaston Flosse et Edouard Fritch étant « suspendus de cette qualité » depuis qu’ils ont été déclarés « comptables de fait » dans le volet financier de l’affaire des emplois fictifs.

Dans ce volet, moins connu que le volet pénal, Gaston Flosse et une vingtaine d’élus et de syndicalistes ont été condamnés définitivement et solidairement en 2017 à rembourser 231,5 millions de Fcfp de salaires indus -les fameux « débets »– à la Polynésie française. Il s’agit plus précisément de 14 décisions dans lesquelles le leader du Tahoeraa est à chaque fois condamné avec un ou plusieurs de ses anciens contrats cabinets à rembourser solidairement une partie des 231,5 millions. L’une de ces décisions concerne la période du 18 mai 2001 au 9 juin 2004 et implique Gustave Heitaa et Edouard Fritch pour un montant total de 7,48 millions de Fcfp.

Or, selon les informations recueillies par Radio 1, Edouard Fritch a fini par régler seul le remboursement solidaire de ce dossier -donc la part de Gaston Flosse et de Gustave Heitaa- pour enfin sortir définitivement de cette affaire et retrouver sa capacité à être ordonnateur des comptes du Pays.

Le toilettage du statut attendu sur ce point

Pour l’anecdote, l’un des article du futur toilettage du statut qui sera bientôt examiné pour avis par l’assemblée de la Polynésie française concerne justement la suspension de la qualité d’ordonnateur des comptes de la Polynésie française.

Jusqu’ici, en cas d’incapacité du président du Pays à être l’ordonnateur -ce qui était le cas jusqu’à récemment- seul le vice-président pouvait le suppléer. « Cependant, celui-ci peut être absent, empêché, voire également suspendu en sa qualité d’ordonnateur du budget de la Polynésie française », précise le toilettage qui indique : « une telle situation ne s’est pas présentée pour le moment mais par application du principe de précaution et pour garantir le fonctionnement régulier des institutions, il conviendrait de prévenir ce type d’événement ».

Le futur toilettage du statut vient donc préciser qu’à l’avenir n’importe quel ministre du gouvernement pourra également se voir déléguer cette qualité.