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La CPS embauche pour revenir à ses effectifs de 2009

© Cédric Valax

C’est une information exclusive de Radio 1, la Caisse de prévoyance sociale s’apprête à tirer un trait sur six années de serrage de ceinture pour recruter 47 employés en 2016 en échange d’un gel des salaires du reste de ses effectifs. Une décision « nécessaire » pour le président du conseil d’administration de la Caisse, mais qui risque de faire grincer des dents, à la fois dans l’opinion publique et au niveau de l’Etat…

La Caisse de prévoyance sociale (CPS) s’était bien gardée d’ébruiter l’information. Le 9 décembre prochain, le conseil des ministres devra valider le recrutement de 47 employés à la CPS en 2016. Dans le détail, 23 départs à la retraite seront renouvelés, 10 postes disponibles en 2015 seront pourvus et 14 postes seront créés. Après six années de restrictions budgétaires sur les embauches, en application partielle des recommandations du rapport Bolliet, le conseil d’administration (CA) de la CPS a décidé de revenir aux effectifs de 2009 en échange d’un gel des salaires du reste des employés de l’établissement. Le président du conseil d’administration de la CPS, Yves Laugrost, explique : « qu’au cours de la négociation salariale annuelle de la CPS, il a été proposé au personnel de geler leurs salaires contre un rétablissement d’un certain nombre de postes qui avaient été détruits et qui avaient pesé lourdement sur le déclenchement de la grève de mai dernier ».

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Yves Laugrost confirme que cette décision n’a pas encore été validée en conseil des ministres, mais qu’elle est déjà passée en conseil d’administration où « les ministres ont voté favorablement ». Cette décision d’embaucher à la CPS répond d’ailleurs à une « lettre de cadrage » du gouvernement, affirme-t-on au sein de la CPS.

Une décision qui risque de faire grincer des dents

Alors que la réforme de la protection sociale généralisée se fait attendre, cette vague d’embauche à la CPS risque de mal passer auprès de l’opinion publique mais pourrait aussi faire grincer des dents du côté de l’Etat. En effet, ce dernier avait posé clairement comme condition du retour au financement du régime de solidarité (RST) en début 2015 de : « Finaliser la renégociation de la convention d’entreprise de la CPS et, dans cette attente, d’utiliser toutes les marges de manœuvre possibles pour dégager des gains de productivité ». Du côté de la CPS, qui emploie actuellement 462 salariés, on se défend en assurant que ces recrutements vont permettre d’être plus « efficient » et donc de « gagner en productivité »… Pourtant, d’un point de vue comptable et selon nos informations, la masse salariale et les charges sociales réalisées par la CPS dans le budget 2015 étaient de 3,5 milliards de Fcfp, contre 3,7 milliards de Fcfp dans le budget prévisionnel de 2016… Après l’épisode du refus de l’Etat de voter le budget du régime de solidarité en déséquilibre la semaine dernière, il n’est pas certain que Paris ait la même définition du « gain de productivité » que le Pays…