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Les économies de la CPS pour payer la prime retraite

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L’information était passée jusqu’ici inaperçue. Pour réussir à faire passer la coûteuse prime de départ à la retraite des employés de la CPS, le conseil d’administration a décidé le 22 décembre dernier d’économiser sur les investissements. Le projet d’extension et d’aménagement de l’espace évasan est notamment remis à plus tard.

« Le budget administratif présente une impasse de 373 millions de Fcfp en 2018 et ne permettrait pas de fonctionner jusqu’à fin 2018 » : c’est ainsi que le directeur de la CPS, Yvonnick Raffin, a présenté la situation aux administrateurs de la caisse, le 22 décembre dernier, selon le procès verbal du CA que Radio 1 s’est procuré. Le problème, aujourd’hui bien connu, vient du protocole d’accord signé en avril 2017, qui fait passer la prime de départ à la retraite des employés de la CPS à 12 mois de salaire maximum, pendant trois ans. La mesure était une revendication des syndicats de salarié, acceptée lors du protocole d’accord de fin de grève en 2015. Comme le détaille le directeur de la CPS, qui a hérité de la situation, le coût des indemnités de départ à la retraite s’élève en 2018 à « près de 350 millions de Fcfp pour 59 départs recensés : 144 millions de Fcfp correspondant à l’ancienne disposition (5 mois) auxquels s’ajoutent 205 millions de Fcfp suite à la modification de l’article 45 de la convention portant à 12 mois de départ plafonnée ».

Lors de la réunion, l’agent-comptable de la CPS, Michel Ruiz, a expliqué que les administrateurs n’avaient pas franchement le choix, que le budget devait impérativement être modifié, sans quoi « à partir du mois d’octobre, il refuserait de prendre en charge et de payer les mandats, notamment les salaires, puisqu’ils constituent la plus grosse dépense ».

Espace evasans, photocopieuses…

Pour équilibrer les comptes, Yvonnick Raffin a donc proposé de baisser le budget d’investissement en le portant de 309 millions de Fcfp à 134 millions de Fcfp (-175 millions de Fcfp). « Un recensement des opérations qui peuvent être repoussées en 2019 voire 2020 a été réalisé », précise le directeur de la CPS. Parmi ces opérations, le projet d’extension et d’aménagement de l’espace évasan. Il s’agit d’un bâtiment situé dans les jardins côté « ancien CHT » de la CPS, qui devait être réaménagé depuis plus d’un an maintenant. Mais Yvonnick Raffin assure que « les évasans fonctionnent, qu’il n’y a pas de contraintes particulières aujourd’hui, d’où la proposition de différer les travaux en 2019 ». La CPS reporte aussi son projet d’achèvement des travaux d’aménagement du service informatique. Il est également annoncé que le fonctionnement en interne sera optimisé ; il n’y aura plus qu’une photocopieuse par service, indique-t-on. Mais tout cela ne suffira pas, alors pour pouvoir boucler l’année, il a été aussi proposé « d’abonder le budget de fonctionnement, ligne « charges de personnel » de 200 millions de Fcfp afin de couvrir la différence en termes de masse salariale ».

La délibération a été adoptée par 15 voix pour et 9 abstentions. Le budget administratif de la CPS a donc été modifié le 22 décembre 2017, et cette modification a été approuvée par le Conseil des ministres le 14 février dernier.