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Un an ferme pour agression sexuelle sur fond d’alcool

©Pascal Bastianaggi

T.M.P, 49 ans, placé sous contrôle judiciaire, comparaissait ce lundi au tribunal pour agression sexuelle sur mineure de plus de quinze ans. Il a été condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis, 500 000 Fcfp d’indemnisation à sa victime et placé sous mandat de dépôt.

Les faits se sont déroulés à Huahine en juillet 2018. T.M.P et sa victime alors, âgée de 16 ans, ont passé la journée à boire au domicile de l’oncle de celle-ci. Alors que tout le monde était parti se coucher, le prévenu est rentré dans la chambre de la jeune fille, s’est couché sur elle et a commencé à la caresser. Réveillée par les attouchements, la victime a fait part de son refus et l’homme avait de suite arrêté ses attouchements.

C’est l’oncle de la jeune fille qui a porté les faits à la gendarmerie. L’adolescente, fragile psychologiquement, se promenait nue au domicile de son oncle et tenait des propos décousus. Un oncle qui l’avait adoptée à sa naissance, ainsi que sa sœur et ses deux frères, sa mère ayant des antécédents psychiatriques.

A la barre, le prévenu a reconnu les faits expliquant que durant la journée où ils se sont tous deux enivrés, la jeune fille lui aurait fait du pied et caressé la jambe. Des gestes qu’il a pris comme des avances.

« Quand elle s’est réveillée alors que je la touchais, elle m’a dit de ne pas la violer. Je l’ai respectée et je suis parti. » « Et si elle ne s’était pas réveillée ? », interroge la présidente du tribunal. « Je pense que je l’aurais pénétrée. » estime T.M.P poursuivant, « Je regrette tout ce que j’ai fait ce jour là. J’ai profité qu’elle dorme, je sais que c’est interdit. »

Depuis les faits, T.M.P est sous placement judiciaire, il vit chez son frère à Pirae et a arrêté totalement la boisson. Sans travail, car sans qualification, ni expérience, il espère retourner vivre à Huahine où il pourra vivre du fa’a’apu.

Pour l’avocat de l’Apaj (Association polyvalente d’actions judiciaires) qui s’est portée partie civile, les faits sont plus graves que cela. « Il s’est déshabillé entièrement alors qu’il était en érection et s’est couché sur la victime. Il ne faut pas minimiser les faits, on est passé à rien d’un viol. S’il a un problème avec l’alcool, il en a un aussi avec les jeunes filles. »

De son coté le ministère public a renchérit. « Les faits sont graves. La victime est fragile psychologiquement et  facilement manipulable. On a aucune certitude de ce qui se passera si le prévenu retourne vivre à Huahine, d’autant que son domicile est situé juste à coté de celui de l’oncle de la victime, là ou elle vit. » Ainsi le ministère public a requis à son encontre trois ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve et qu’il soit placé sous mandat de dépôt.

Du côté de la défense, « sans plaider la relaxe » celle-ci a axé sa plaidoirie sur le profil psychologique de la jeune fille. « La version de la jeune fille n’a cessé de fluctuer durant les auditions de la gendarmerie. Ce dossier ne tient que grâce aux déclarations du prévenu qui a relaté les faits. Elle boit, fume du paka et à seize ans et demi, elle a la majorité sexuelle. Mon client a interprété les gestes de la jeune fille (NDLR : les caresses du pied) comme des avances.»

Pour la défense, la psychose de l’adolescente provient du fait qu’elle s’adonne à la boisson et au paka, « et non de l’abus sexuel. » Arguant que « l’état de récidive est faible» l’avocate estime «  qu’il ne devrait pas y avoir de mandat de dépôt à l’encontre de mon client, d’autant qu’il est primo-délinquant pour ce type de faits.»

Après avoir délibéré le tribunal a reconnu l’homme coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à 2 ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, avec obligation de soins. De plus, il devra verser 500 000 Fcfp d’indemnisation à sa victime avec interdiction de l’approcher. Il a été placé sous mandat de dépôt.