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Cancers féminins : faites-vous dépister !

La direction de la Santé lance cette semaine et jusqu’au 31 juillet une nouvelle campagne de sensibilisation au dépistage de cancers féminins, cancers du sein et cancer du col de l’utérus, qui peuvent être facilement évités par un suivi régulier, et gratuit. De son côté, la Ligue contre le cancer demande que le vaccin contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus, soit généralisé au fenua.

En Polynésie, seul un tiers des femmes procèdent au frottis avec régularité. Quinze nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont identifiés chaque année au fenua, un chiffre que le Dr Bonamy, gynécologue, estime sous-évalué, car les symptômes apparaissent tardivement et sont parfois confondus avec ceux d’autres pathologies. Un chiffre qui peut paraître bas, mais le médecin souligne que « les 15 cancers dont on parle sont des cancers très avancés, qui vont évoluer vers la mort à tous les coups, et malheureusement vers une mort lente et douloureuse. »

De plus, le traitement du cancer du col de l’utérus, qui est très pénible, précise le Dr Bonamy, suppose une évasan vers la métropole.

Ce dépistage, qui s’adresse aux femmes de 25 à 64 ans, est entièrement pris en charge par la CPS. Les deux premiers sont réalisés à un an d’intervalle, puis tous les trois ans, comme l’explique Karine Lorillon de la structure de dépistage des cancers de la Direction de la santé.

Les lésions précancéreuses du col de l’utérus, que le frottis détecte, sont provoquées par le papillomavirus humain, ou HPV, transmissible sexuellement. Les recherches montrent que 80% de la population contracte le HPV mais que la très grande majorité parvient à éliminer le virus. C’est parmi ceux chez qui le HPV reste latent que vont se développer ces cancers. « Le papillomavirus est à l’origine du cancer du col, mais aussi à l’origine de pas mal d’autres cancers, comme le cancer du pénis ou alors des cancers ORL, (nez, gorge, oreilles), et des verrues génitales, poursuit le Dr Bonamy. Un vaccin existe depuis plus de 20 ans. Le plus connu est le Gardasil, à administrer aux adolescents avant qu’ils n’entament leur vie sexuelle. Plus de 100 pays dans le monde, dont la France et la Nouvelle-Calédonie l’ont intégré dans leur arsenal vaccinal non obligatoire et son coût est pris en charge à 100%.

Ce n’est pas le cas en Polynésie française, où le vaccin coute 50 000 Fcfp. Plusieurs gynécologues se sont manifestés auprès de la Ligue contre le cancer, qui s’emploie à convaincre le Pays, pour demander que la Polynésie prenne en charge cette vaccination? Elle a fait ses preuves dans plusieurs pays, de la France à l’Australie. « La majorité des pays se sont mis d’accord pour vacciner les filles et les garçons entre 11 et 14 ans. En général elle est effectuée en milieu scolaire. »

Outre la vaccination, ces gynécologues recommandent de suivre la stratégie de dépistage recommandée par la Haute autorité de Santé en métropole, qui s’appuie sur des examens cytologiques à partir de 25 ans, puis sur des tests de détection du HPV tous les 5 ans, en remplacement du frottis actuel, à partir de 30 ans.

Enfin, la direction de la Santé incite toujours les femmes à procéder à une mammographie pour dépister d’éventuels cancers du sein.

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