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La justice ordonne à Papeete de rendre leurs chiens aux SDF

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La commune de Papeete doit rendre les chiens aux sans domicile fixe. C’est la décision rendue mardi après-midi par le tribunal administratif saisi en référé par les deux propriétaires des chiens. La mairie a 24 heures pour restituer les animaux ou les confier à une association de protection animale.

L’affaire a ému la population depuis une semaine et se poursuit devant la justice. Mardi matin, le juge des référés a examiné la demande en urgence de suspendre la saisie de cinq chiens appartenant à deux sans domicile fixe de Papeete. La semaine dernière, dans la nuit de lundi à mardi, les policiers municipaux avaient capturé les animaux sous les yeux de leurs maîtres, impuissants. Le Père Christophe s’était ensuite fait l’écho de cette affaire sur sa page Facebook.

Les chiens ont été placés à la fourrière de Papeete. La structure qui prévoit l’euthanasie des animaux sous huit jours s’ils ne sont pas réclamés. Un délai qui devait prendre fin mardi soir. Il y avait donc urgence à agir pour le conseil d’une des sans domicile fixe, Me Annick Allain-Sacault. Elle dénonce des manquements « au respect de la dignité humaine ».

Après des explications peu claires du maire de Papeete, Michel Buillard, la semaine dernière, le conseil de la commune, Me Robin Quinquis, a justifié devant la justice la capture des cinq chiens « pour des raisons de sécurité et d’hygiène publique ».

Du côté des SDF, on demande la restitution des animaux ou alors qu’ils soient confiés à des associations de protection animale. A la mairie, on affirme être en discussion avec ces associations pour mettre en place des adoptions. Et de son côté, l’une des deux sans domicile fixe concernés, Angéline Tevaria, espère au moins retrouver l’un de ses trois chiens à qui elle est le plus attachée.

La décision de la juge des référés est tombée dans l’après-midi. Le tribunal administratif a ordonné à la mairie de Papeete de rendre leurs chiens aux SDF. Le juge indique que les chiens n’étaient ni errants, ni dangereux. La mairie n’a pu fournir aucune preuve d’une quelconque plainte de commerçants contre ces chiens, contrairement à ce qu’avait affirmé le maire Michel Buillard. Aucune preuve non plus de ce que les chiens saisis étaient « malades ou maltraités ». Résultat, la commune à 24 heures pour rendre les chiens à leurs propriétaires ou les confier à une association de protection des animaux.

 

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4 Commentaires

  1. TEINAURIA
    27 juin 2018 à 7h00 — Répondre

    Merci Père Christophe et merci à toutes les personnes qui ont agit dans l’ombre

  2. Lucie
    27 juin 2018 à 8h10 — Répondre

    Comme il est rassurant de voir nos Instances Judiciaires pouvoir se mobiliser et statuer en urgence ….pour un problème de chiens errants. Il vient de nous être démontrer que C’EST POSSIBLE. Il faut souhaiter que pour d’autres sujets, bien plus graves, le Tribunal des Référés décide avec la même dextérité…

    Protection animale : OUI, à 100% d’accord.
    Mais….
    Maintenir des chiens malades, parfois agressifs, malnutris, infestés de parasites, déféquant sur nos trottoirs, battus…est-on sur de faire le bien et de cibler correctement les priorités, en conservant ces animaux dans les rues en l’état, alors que leurs propres maîtres dont on dit préserver la « dignité », sont absolument incapables de soigner ?

    Et à propos de dignité, on fait quoi pour les compagnons de ces animaux, en détresse absolue ?
    C’est parfait les nouveaux trottoirs-promenade du boulevard Pomare…Une embellie incontestable et tant attendue des riverains ET de nos touristes, supposés arriver plus nombreux avec l’ouverture du ciel à d’autres compagnies aériennes.

    Je parie dès à présent, que notre futur joli boulevard sera de nouveau squatté par nos SDF…

    (« joli » …enfin presque ! parceque le maintien des revêtements de sols multicolores et délabrés de chaque commerçant, va donner une touche finale vraiment très moche, si vous me permettez l’expression…
    Bon sang, pourquoi ne pas avoir continuer jusqu’aux vitrines de chaque commerce-entreprise ?????)

    Une stratégie sociale, humaine, médicale devient urgentissime…et ceci passe, je crois et je le crains hélas, AVANT le meilleur Ami de l’Homme.

  3. Emile
    27 juin 2018 à 9h26 — Répondre

    Un chien est attaché à son maître et lui apporte toute son affection. Il ne peut être mis dans une association, mais doit être rendu à son maître afin que tout les deux retrouve le bonheur.

  4. TEINAURIA
    27 juin 2018 à 10h54 — Répondre

    Le cri du cœur de Père Christophe publié sur les réseaux sociaux a créé un véritable effet boule de neige auprès du public. Hier les médias l’ont relayé. En cause des consignes données par le Maire de Papeete, qui aurait lui-même suivi l’avis du Ministre de la Santé. La fourrière municipale aidée des mutoi ont donc procédé a une razzia sur les compagnons à 4 pattes des personnes sans domicile fixe de la capitale.

    Quand vous n’avez rien ou presque rien, que tout vous semble s’assombrir, que l’espoir est aux abonnés absents, vous trouvez de la joie où vous le pouvez. Il n’est plus à démontrer qu’il peut exister un véritable lien entre un maître et son chien, et j’oserais même dire, une amitié. Et lorsque l’on vous prend de force votre compagnon, votre ami, parfois même votre confident, il ne vous reste que vos yeux pour pleurer.

    Parce que l’on doit traiter un problème qui concerne les animaux a-t-on pour autant le droit de se dédouaner de toute forme d’humanité ? Parce qu’aucun politique à quelque niveau qu’il soit n’a été foutu de régler le problème des SDF depuis des années, doit-on accepter que l’on veuille cacher la misère sous une couche supplémentaire de souffrance ?

    J’aurais pu écrire cet édito dès hier, mais je voulais faire les choses dans les règles, laisser une chance aux service municipaux, de me donner leur point de vue. Mes demandes auprès du bureau du Maire sont restées lettres mortes, le directeur des services qui devait me rappeler ne l’a jamais fait. C’est bien dommage car à l’heure de la communication instantanée, que notre capitale ne soit pas en mesure de gérer une communication de crise reflète d’une situation particulièrement pathétique. On oppose un silence assourdissant à des citoyens qui veulent comprendre, et on donne le bâton pour se faire battre en laissant son image se faire pourrir. Et 48h plus tard ce seront les mêmes, la gueule enfarinée qui pavoiseront parce qu’ils sont parvenus au bout de x mandats à redonner un peu d’allure à 300 mètres de trottoir sur le front de mer qui seront inaugurés quand le reste de la ville est immonde et ne ressemble à rien.

    Trump fait mettre des enfants en cage, ici ce ne sont que des chiens certains diront, mais l’esprit reste le même : on agit en dépit du bon sens et de la morale parce que l’inconséquence a été érigée trop longtemps au rang de vertu, qu’on a laissé faire, et qu’un soubresaut de responsabilités fait qu’on agit parce que la situation apparaît critique. Moi j’appelle ça de la nullité, et vous ?

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