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Un voilier coulé par une baleine à mi-chemin entre les Galapagos et les Marquises

Le Raindancer, un voilier américain, a coulé en quelques minutes à peine, la semaine dernière, après avoir percuté un rorqual en pleine traversée vers le fenua. Ses quatre membres d’équipage américains étaient bien préparés, ont bien réagi, mais ont aussi de la chance qu’un autre bateau se trouve dans la zone. Après neuf heures sur un radeau de sauvetage, ils ont été secourus et sont attendus à Fatu Hiva mercredi.

C’est une histoire de chance, de malchance et d’entraide comme seule la mer a à en offrir, qui est racontée dans l’édition de lundi du Washington Post. Elle se déroule en haute mer, à plus de 2 500 kilomètres à l’Est des Marquises et à plus de 4 000 du Pérou, en début de semaine dernière. À bord de leur voilier de 13 mètres, le RaindancerRick Rodriguez et trois de ses amis étaient alors parti depuis une dizaine de jours de l’archipel des Galapagos et avaient donc parcouru plus de la moitié du chemin vers Nuku Hiva. Les marins sont expérimentés, la mer plutôt bonne pour la région, les voiles bien gonflées et l’équipage soudé. Mais soudain, en plein après midi, un gros « Bang ! » retentit, comme le relate le skipper au quotidien américain. Le côté tribord du bateau se soulève violemment et le voilier coule en seulement 15 minutes, en plein milieu du Pacifique.

Souvenirs de Moby Dick

Le Raindancer aurait en fait heurté une baleine, probablement un rorqual de Bryde, cétacé qui peut atteindre les 15 mètres et les 40 tonnes, dont certains membres d’équipage ont aperçu plus tard le flanc ensanglanté. Les accidents de ce type sont rares mais pas impossibles, rappelle le Washington Post qui chiffre à 1 200 les collisions baleines – bateaux recensés sur une base de données internationale depuis 2007. Surtout, le quotidien en profite pour rappeler l’histoire de l’Essex, baleinier américain qui avait été coulé par un cachalot en 1820 au large des Galapagos, inspirant au passage le fameux roman de Melville, Moby Dick.

« Aucune émotion »

Mais depuis le XIXe siècle heureusement la technologie a évolué. Radeau de survie gonflable, alarmes de bord, VHF, balise et téléphone satellite… Après avoir échoué à boucher la fuite depuis l’extérieur avec un masque et un tuba, Rick Rodriguez et son équipage américain ont semble-t-il respecté toutes les procédures d’urgence. Et s’arment, avant d’embarquer dans un dinghy et un radeau, de tout le matériel d’urgence, d’eau, de thé et de vivres pour trois semaines, d’une canne à pêche ou d’un dispositif pour amasser l’eau de pluie.  « Il n’y avait aucune émotion, se souvient le trentenaire dans les colonnes du journal. Pendant que nous faisions notre travail, nous n’arrivions pas à croire ce qui se passait, mais cela ne nous a pas empêchés de faire ce que nous devions faire et de nous préparer à abandonner le navire ».

La chance et la préparation

Sous leurs yeux, le Raindancer disparait, de la coque au mat, « à une vitesse incroyable ». Mais si les naufragés ne paniquent pas, c’est que les message d’alerte ont bien été envoyés, par Iridium, par une balise « EPIRB« , un « spot tracker » qui transmet leur position aux secours, plusieurs mayday radio et même par WhatsApp : grâce à des connexions satellites, Rick échange des messages avec un ami marin qui fera le lien avec les secours. Les autorités péruviennes et américaines relaient les appels au sauvetage, et par chance le Raindancer n’était pas le seul sur la route Galapagos-Marquises. Un cargo se déroute rapidement, de même que plusieurs voiliers participant au rallye international « World ARC » qui traverse alors la zone, une des plus isolées du monde. 

« Le bon endroit le bon moment pour couler »

Il ne faudra ainsi attendre que neuf heures pour qu’un catamaran, le Rolling Stone, vienne sauver les 4 marins. Son capitaine, Geoff Stone, qui n’avait jamais mené d’opérations de recherche en haute mer, était plutôt inquiet en parcourant les 500 kilomètres les séparant du lieu du naufrage. mais c’est l’équipage du Raindancer qui aperçoit les lumières du Rolling Stone et qui prend contact par VHF. Les secouristes et les secourus sont attendus d’ici mercredi en baie des vierges à Fatu Hiva. « Je me sens très chanceux et reconnaissant d’avoir été secouru si rapidement, déclare Rick Rodriguez au quotidien américain. Nous avons choisi le bon endroit le bon moment pour couler ».

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