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Vols vides et confusion à l’aéroport pour les débuts de la quatorzaine


La quarantaine de passagers arrivés hier soir à Faa’a étaient les premiers à devoir s’astreindre à une quatorzaine, à domicile ou dans un hôtel de Arue. Si le Haussariat et le Pays avaient prévu un dispositif très encadré, le manque de communication avec les passagers et leurs proches a compliqué la soirée. 

Trois passagers dans le vol United en provenance de San Francisco, une quarantaine dans le vol d’Air France depuis Paris. L’aéroport de Faa’a n’a pas été débordé par la foule, ce mardi, premier jour de mise en œuvre de la quarantaine obligatoire pour les arrivants. Et pourtant une certaine confusion régnait à l’extérieur de l’aéroport. « On essaie de savoir comment ça se passe », répètent, côté parking, les proches des passagers, qui resteront un long moment en prise avec les démarches administratives à l’intérieur du terminal. La plupart – mais pas tous – sont au courant de la mise en place de la quarantaine, se sont renseignés sur ses modalités ou ont même aidé leurs proches à faire les démarches – « compliquées », de l’avis général – pour effectuer leur isolement de 14 jours à la maison et pas à l’hôtel.

Un bus pour l’hôtel Le Tahiti

Pour se renseigner, ils peuvent compter sur une foule d’officiels : en plus des douanes, et de la police aux frontières, le Haussariat et le Pays avaient chacun déployé plusieurs agents pour encadrer cette arrivée. « Un dispositif combiné » qui a pour but d’éviter le contact entre les passagers et les personnes extérieures. Mais surtout « d’analyser la situation de chacun des passagers et déterminer dans quelles conditions ils vont être admis à séjourner en isolement au titre de la quarantaine à domicile ou en site dédié », comme l’explique le directeur de cabinet du haut-commissaire, Cédric Bouet.

Un bus chargé d’accompagner toutes les passagers qui n’ont pas pu obtenir une quarantaine à domicile vers Le Tahiti by Pearl Resorts, à Arue. Ils devront rester isolés dans leur chambre pendant 14 jours, et ne sortiront qu’après un test PCR négatif.

Le « site dédié » en question, c’est l’hôtel Le Tahiti by Pearl Resorts (ex-Radisson), à Arue. Au total, une vingtaine de personnes y seront amenées par un bus Tere Tahiti, dont le chauffeur, pas franchement rassuré d’assurer le convoyage, a bloqué l’accès à son poste de conduite. Quatorze jours à l’hôtel, une mauvaise surprise pour certains, d’autant qu’ils devront eux-mêmes payer le séjour. « On vient de nous dire qu’on ne pourra le voir que de loin ce soir et que ça va coûter 6 000 Francs par jour, donc environ 90 000 francs pour la quinzaine, rapportent les parents d’un passager. Mais on ne sait pas si ça inclut la nourriture, si on va pouvoir lui en faire passer… ». Les autres passagers pourront effectuer leur quarantaine chez eux, ou dans un logement ayant été jugé adéquat par les autorités. La majorité, donc. Il faut dire que la cascade d’annulations n’a laissé, à bord des avions, presque que des résidents polynésiens. « Nous avons aussi quelques motifs familiaux, des motifs d’ordre sanitaire, précise Cédric Bouet. Ou des impératifs professionnels, qui n’exonèrent en aucun cas du respect de la quarantaine à l’arrivée ».

Démarches « compliquées »

Chambre, cuisine et salle de bain autonomes, engagement à ne pas sortir, et donc à se faire livrer les courses, véhicule sanitaire ou voiture personnelle à l’arrivée… Les critères de la quarantaine à domicile sont stricts et « des contrôles seront menés sur place », insistent les autorités. Et parmi ceux qui avaient fait la demande, certains découvrent à l’aéroport qu’elle a été refusée. « Ils ne nous ont donné aucune réponse, on l’a découvert ici ! » s’agace la sœur d’une passagère qui était venue pour « lui faire passer les clés ». Du côté des autorités, on reconnait que les délais très courts entre cette première arrivée et la publication des formulaires adéquats n’a pas aidé. La superposition des compétences non plus. « La demande de quarantaine à domicile et les justificatifs sont à transmettre au ministère de la Santé mais il ne donne qu’un avis », rappelle un responsable. La décision finale est prise par le Haussariat qui doit dresser, pour chaque passager, un arrêté spécifique.

« On s’y est pris dès qu’on a pu et pourtant ça a été très compliqué », souffle le père d’une passagère, qui a été autorisée à s’isoler dans un studio à part près de la maison familiale. Trouvant, comme d’autres, la situation « absurde », il suivra en voiture le véhicule sanitaire qu’il a commandé pour sa fille jusqu’à son domicile.

Une des trois passagères arrivée en début de soirée. Un agent de la Santé l’accompagne jusqu’au véhicule qu’un proche a laissé sur le parking de l’aéroport pour elle.

 

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