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149 cas : la crise épidémique est là, mais les écoles ne fermeront pas

Le ministre a au passage, fustigé les anti-masque – « l’intelligence n’est pas partout » – et ceux qui mettent en doute les chiffres du Pays, « sans aucune base » – la CPS n’étant pas une source d’information en la matière.

De retour devant les médias, le ministre de la Santé Jacques Raynal. Avec 149 cas déclarés, la situation est « inquiétante » mais le gouvernement espère voire retomber le nombre de nouveaux cas quotidiens d’ici la fin de semaine. Pas question, à l’heure actuelle, de reconfiner, ou de fermer toutes les écoles. La seule solution pour freiner la reprise épidémique : les gestes barrières, insiste le ministre.

Rassurer, sans nier la gravité de la situation. C’était la mission d’équilibriste que s’était fixée Jacques Raynal, qui a repris ce lundi l’animation de points de situation sanitaire. « Vu le contexte », ils devraient se répéter trois fois par semaine. Quelques heures plus tôt, le Pays avait confirmé 149 cas de coronavirus, près d’une d’une centaine de plus qu’une semaine auparavant. « Nous sommes dans une situation de crise épidémique », explique le ministre, qui appelle toutefois à « garder son calme ». Pendant que les équipes de l’institut Malardé (ILM), du CHPF, de la Santé et du bureau de veille sanitaire tentent de « rompre les chaînes de transmission », les Polynésiens sont appelés à faire le gros du travail : « Il ne sera jamais assez répété que ce sont les mesures barrières qui sont le meilleur moyen de se protéger du virus. »

Jacques Raynal a tenu à rappeler que la plupart de ces cas sont liés à des festivités entre résidents – anniversaires, soirées, barbecue ou « baby shower » font partie des foyers de contamination identifiés.  Les importations, elles, proviennent « surtout des fonctionnaires », de résidents, mais les touristes, eux, ne représenteraient pas une source de contamination importante. « Parmi ces 149 cas, on compte 10 touristes, dont 4 qui n’avaient aucune famille en Polynésie », liste le ministre qui n’a cependant pas donné le nombre exact de cas importés. Les personnes contaminées étant, en moyenne plutôt jeunes, « la Polynésie a de la chance » et ne compte à l’heure actuelle que deux cas hospitalisés par précaution, mais qui n’ont pas été placés en réanimation.

Tests : des délais qui s’allongent

La propagation ne parait toutefois pour l’instant pas sous contrôle. « On est en train d’écluser tous les tests qui ont été pratiqués sur des cas contacts, voire contacts de contacts. Lorsqu’on aura terminé, on devrait observer un ralentissement de cas positifs, explique le ministre. Ce que j’espère vous dire vendredi prochain c’est qu’on a passé le cap des conséquences de ces regroupements festifs » qui ont pour la pluaprt eu lieu il y a plus de 10 jours. Le problème réside dans « les personnes porteuses du virus qui sont asymptomatiques et qui peuvent le transmettre ». D’où la nécessité du port du masque, du lavage des mains, et de la distanciation sociale pour tous.
Des inquiétudes ont été formulées, ces derniers jours, sur les capacités de tests des autorités. Jacques Raynal assure que le Pays dispose de « suffisamment » de matériel – sans avancer de chiffre – et attend de nouvelles livraisons dans les jours à venir. Ce seraient davantage les moyens techniques et humains qui freineraient la marche. Même si le CHPF prête désormais main forte à l’institut Malardé, le « personnel qualifié » est limité, pour effectuer les dépistages, mais aussi, réaliser les analyses et effectuer les enquêtes sanitaires. Pour limiter l’afflux et les tests inutiles, l’ILM ne testera désormais que les personnes redirigéee vers elles par le bureau de veille sanitaire. La délivrance des résultats est étendue à une période de quatre jours maximum, au delà de laquelle une absence de réponse équivaut à un test négatif.
287 dépistages de cas suspects en trois jours
Jacques Raynal le sait, de nombreux Polynésiens sont frustrés de ne pas pouvoir se faire tester ou estiment que l’absence de certitude met en danger leur entourage. « Il y a des ordres de priorité », insiste le responsable. Les cas symptomatiques sont les plus urgents, vient ensuite « le premier cercle » autour des cas confirmés, avant les cas contacts moins certains. Chacun son tour, donc, pour un rythme qui semble limité : seuls 287 tests ont été pratiqués ces trois derniers jours sur des cas suspects. Les analyses des auto-prélèvements, des arrivants (près de 10 000 en un mois) paraissent mobiliser une bonne partie de l’effort de dépistage.
La visibilité reste donc assez limitée sur l’avenir. Jacques Raynal explique que le Pays dispose d’une grille d’appréciation de la situation, avec des phases de trois niveaux. La Polynésie est aujourd’hui en phase 1 et pourrait monter en phase 2 dans les prochains jours, si la propagation n’est pas stoppée. Le ministre parle alors de « renforcement » des mesures sanitaires, sans les nommer. La « phase 3 », qui équivaut à un retour du confinement, n’est pas à l’ordre du jour.
École : la stratégie du « cousu main » continue

Aux côtés du ministre, le directeur de la DGEE Thierry Delmas, qui représentait Christelle Lehartel, en déplacement à Moorea. Là aussi, le message se veut rassurant : « oui », les fermetures d’écoles s’enchaînent, mais « non », il n’est pas question de fermer tout le secteur de l’enseignement par prévention. Entre autres parce que renvoyer quelques 60 000 élèves chez eux n’aurait aucun sens sur le plan sanitaire.

Si la direction de l’enseignement protestant a choisi une autre doctrine – la fermeture de tous ses établissements pour une semaine – c’est parce que les « enjeux ne sont pas les mêmes » que dans le public. Ces différences de stratégie, et la fermeture de certaines classes et écoles publiques, ont tout de même jeté le trouble chez certains parents. Aux îles du Vent, les taux de présence des élèves ont ainsi  baissé de 9% dans le primaire et de 8% dans le secondaire, entre jeudi dernier et ce lundi. Thierry Delmas insiste donc : « toutes les mesures sont prises pour limiter le risque de contamination » des enfants.

 

 

 

 

 

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