SPORT

Attentats de Paris : le speaker du stade de France raconte

Le journal Libération a recueilli le témoignage de Max, le speaker du stade France, qui a vécu au plus près les événements de vendredi soir.

En quelques minutes, le sport a laissé la place au drame, vendredi soir, aux abords du stade de France. En pleine rencontre amicale entre l’équipe de France et l’Allemagne, trois kamikazes se sont fait sauter, tuant un passant. Témoin privilégié de cette soirée hors-norme : Max, le speaker du stade de France. L’ancien animateur de Fun Radio a raconté au quotidien Libération comment il a géré cette situation, pour faire sortir, dans le calme, les 80.000 spectateurs de la rencontre.

  • 21h20 : au moment de la première explosion

Le match a déjà commencé quand, à 21h20, retentit une première détonation. « Soudain, une explosion. Je comprends tout de suite que ce n’est pas un pétard, ni même une bombe agricole comme pensent certains techniciens tout proche », assure Max. Le kamikaze et un passant décèdent. Quelques instants plus tard, un deuxième kamikaze actionne sa ceinture piégée. « Puis, trois minutes après, une deuxième explosion. Cette fois, la tension monte vraiment, on se regarde tous. »

  • 22h26 : quand il apprend les attentats

Dans le stade, pourtant, de nombreux spectateurs n’ont pas connaissance du drame. Le speaker lui-même n’en sera informé qu’au courant de la seconde période. « On a dépassé la 70e minute de jeu, et j’apprends la gravité des incidents », raconte-t-il. La décision est alors prise de ne pas avertir les spectateurs de l’ampleur des attentats à Paris. « On va me livrer un texte précis, qui évoque des incidents extérieurs, des parkings ouverts et d’autres fermés, et les sorties par lesquelles il faudra évacuer. » A aucun moment, le mot attentat n’est prononcé par Max. La raison ? « Il faut absolument évacuer le stade sans qu’un mouvement de foule ne se crée. »

  • 22h48 : l’annonce au coup de sifflet final

Au coup de sifflet final, le speaker réitère une nouvelle fois son appel à sortir dans le calme. « Je lis mon annonce, et c’est assez dingue : le silence est religieux, un blanc traverse le stade. Il ne faut pas affoler les spectateurs, être sobre, audible, bien choisir son vocabulaire, ne pas faire le rigolo ». Mais, dans le stade, la nouvelle s’est déjà propagée depuis de longues minutes, via les smartphones. « Il faut leur faire comprendre que, justement, tout est sous contrôle, sécurisé », poursuit le speaker.

  • 22h55 : un vent de panique traverse le stade de France

Mais quelques minutes après le coup de sifflet final, un vent de panique traverse le stade de France. « Je suis toujours sur le bord de la pelouse, et je vois une marée humaine la submerger, plein de gens revenir vers nous. Certaines personnes sont en panique, disent avoir entendu de nouvelles détonations, ils veulent se rapprocher du couloir des joueurs », se souvient Max. Des milliers de spectateurs, paniqués, pénètrent sur la pelouse. Beaucoup d’entre eux, affolés, craignent de sortir du stade. Max doit alors les rassurer : « je répète mon appel au calme, à plusieurs reprises, je réexplique, et c’est important, que les transports en commun (RER, métro) fonctionnent avec un trafic fluide. » Un appel au calme qui aura parfaitement fonctionné. Une heure plus tard, les 80.000 spectateurs auront tous quitté le stade.

Source : Europe1

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