ACTUS LOCALESÉDUCATION Éducation: quand les neurosciences s’invitent dans les écoles du fenua Vaitiare Pereyre 2025-02-04 04 Fév 2025 Vaitiare Pereyre La Brigade d’intervention cerveau et cognition (Bicc) c’est le nom du groupe composé d’une dizaine d’enseignants et formateurs qui intervient depuis un an et demi dans certains établissements du fenua. Son objectif ? Sensibiliser les élèves, les enseignants et les parents au fonctionnement du cerveau afin d’améliorer l’efficacité des apprentissages. Une approche éducative innovante qui pourrait, à terme, être intégrée directement aux pratiques pédagogiques des enseignants. Mieux comprendre son cerveau pour mieux apprendre : c’est l’objectif de la Brigade d’intervention cerveau et cognition, qui intervient depuis plus d’un an dans certains établissements scolaires du fenua. Des classes de maternelle à celles de terminale, la Bicc s’est donné pour mission « d’accompagner les élèves et les équipes enseignantes à la découverte de la neuroéducation ». Entendez par là la découverte du cerveau, de son fonctionnement et de la façon dont on peut optimiser son utilisation dans le milieu scolaire, et plus précisément dans le cadre des apprentissages. Le cerveau, un organe méconnu Un aspect pédagogique innovant qui vise à « vulgariser les connaissances sur cet organe » qui, à en croire Marie Goetz, l’inspectrice de la DGEE à l’origine de ce dispositif, est trop peu connu : « Aujourd’hui, un élève sort du système primaire en connaissant mieux son système digestif que son principal outil de travail, qui est son cerveau. De même, un enseignant va être davantage formé à la pédagogie et à la didactique, alors que, quotidiennement, il a face à lui plus d’une vingtaine de cerveaux. C’est assez problématique de se dire qu’aujourd’hui, les enseignants sortent de formation initiale sans connaître le fonctionnement du cerveau humain. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/EDUCATION-BICC-1.wav La BICC intervient donc directement dans les établissements scolaires sous forme d’ateliers ludiques et interactifs. Parmi les thèmes abordés : le fonctionnement de la mémoire, l’attention et la concentration, le sommeil et l’apprentissage, mais aussi les émotions et le stress. Ces interventions se déclinent en quatre séances de 45 minutes pour les plus jeunes et d’une heure pour les plus grands. Elles sont destinées aux élèves, bien sûr, mais aussi aux enseignants, qui sont également formés à des pratiques pédagogiques basées sur les sciences cognitives. Des sessions sont aussi proposées aux parents pour les aider à mieux accompagner leurs enfants. « Une aide à la parentalité » Et les premiers retours sont plutôt positifs. « Les élèves sont intéressés par le fonctionnement de leur cerveau et appliquent rapidement les conseils donnés », se réjouit Marie Goetz, qui évoque également des évolutions importantes dans les pratiques pédagogiques des enseignants volontaires ayant accepté le déploiement de ce dispositif dans leur classe. « Les parents sont ravis, car ils nous disent qu’ils sont très contents d’en apprendre davantage sur les spécificités du développement cognitif de l’enfant à l’adolescent. Connaître les particularités du tout-petit, comprendre les spécificités cognitives de l’adolescent, mieux saisir pourquoi il y a des crises d’adolescence, pourquoi il a tant besoin de relations sociales, comment il gère ses émotions… On explique tout cela. C’est aussi, quelque part, une aide à la parentalité « . https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2025/02/EDUCATION-BICC-2.wav Depuis 2023, environ 500 élèves, répartis dans une vingtaine de classes au sein d’une dizaine d’établissements scolaires – des Marquises aux Australes en passant par Tahiti – ont pu bénéficier du programme. Un chiffre qui devrait augmenter rapidement dans les années à venir, à mesure que la brigade se renforce. « À chaque déplacement, nous cherchons à repérer de futurs ambassadeurs. Ces enseignants volontaires rejoignent la Bicc et deviennent des relais au sein de leurs établissements. Notre rôle est d’impulser une dynamique, de donner envie de mettre ces pratiques en œuvre. Et puis peut-être qu’un jour, la Bicc n’aura plus besoin d’exister, car ces méthodes feront naturellement partie du quotidien des enseignants et des élèves. » Mais avant cela une évaluation scientifique de l’impact de la Bicc en Polynésie doit être lancée en collaboration avec l’Université de Montréal. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)