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Entretien prénatal précoce : les sages-femmes en sentinelle contre les violences familiales

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Six mois après l’instauration du diagnostic prénatal précoce, et le durcissement de l’obligation de consultation post-natale, le gouvernement tire un premier bilan présenté mardi au conseil des ministres. Le Conseil de l’ordre des sages-femmes de la Polynésie française indique un taux moyen de signalement aux services sociaux ou au Procureur de l’ordre de 10 % à 15 % des entretiens prénataux.

En six mois, 1 202 entretiens prénataux et 726 consultations post-natales ont été réalisées pour 1 480 naissances déclarées, indique la présidence. Les sages-femmes réalisent 71% de ces visites, les médecins réalisant le reste. « Les entretiens prénataux ont permis de dépister certaines situations à risques et de libérer la parole des femmes sur de nombreux sujets qui ne pouvaient être abordés, faute de temps, lors des consultations classiques de suivi de grossesse », selon le communiqué officiel.

Un motif de satisfaction pour les sages-femmes, qui avaient demandé ces mesures, notamment lors de l’élaboration du « Plan Familles ». Matha Williams, présidente du Conseil de l’ordre des sages-femmes, en raconte la genèse. Leur mise en application a grandement amélioré le suivi des grossesses :

Un succès qui se traduit par un taux de consultation post-natale de 75% au CHPF, et de près de 100% dans les cabinets libéraux. Matha Williams explique que cette consultation intervient à un moment clé, où les femmes sont plus enclines à admettre, le cas échéant, qu’elles ne sont pas dans une situation normale, et se confient plus facilement.

Des chiffres peut-être plus élevés dans la réalité, mais des limites dans les possibilités de signalement à la justice

Les sages-femmes libérales font aujourd’hui état d’un taux moyen de signalement, que ce soit aux services sociaux ou au Procureur, de 10 à 15% suite aux entretiens prénataux. Autant de femmes enceintes qui sont dans des situations de détresse sociale et/ou de violences.  Un chiffre qui confirme les évaluations que faisaient déjà certains cabinets, et qui est peut-être plus élevé dans la réalité, selon Matha Williams, présidente du Conseil de l’ordre des sages-femmes.

«Là où il faut être prudent, tempère Matha Williams, c’est que ces signalements, il y en aura peut-être 8 à 9 aux assistantes sociales, et 1 au Procureur ou au tribunal de police. On ne peut transmettre l’information qu’avec l’accord de la femme, c’est le secret médical, sauf pour des mineures dans des cas extrêmes . Mais même pour des faits graves, si la femme ne veut pas, on n’a pas le droit de faire un signalement », rappelle-t-elle.

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