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« Grand mur bleu du Pacifique » : la proposition de la Polynésie séduit l’UICN

Le projet de « Grand mur bleu du Pacifique » intéresse l’Union internationale pour la conservation de la nature. Une ambition portée par la Polynésie ayant pour but de protéger les ressources marines locales, mais aussi l’environnement. Le projet passe par une politique de pêche unifiée dans la région, semblable à celle de la Polynésie et excluant l’utilisation de DCP dérivants.

Le ministre de l’Environnement est revenu ce matin sur le Congrès international des aires marines protégées, qui a eu lieu à Vancouver il y a quelques jours. Heremoana Maamaatuaiahutapu y a porté une proposition forte, visiblement soutenue par d’autres pays de la région. Celle d’un « Grand mur bleu du Pacifique », une sorte de version maritime du Great Green Wall forestier soutenu par la communauté internationale en Afrique. Un projet ambitieux qui passe par la création d’une protection inédite et renforcée des eaux internationales. Le plan pour y parvenir repose sur la transition d’une économie liée aux licences de pêche à une économie bleue avec une politique de pêche calquée sur le modèle local, et la reconnaissance des Etats et territoires interinsulaires du Pacifique en tant que « zone maritime particulièrement vulnérable ». Une évolution qui permettrait ainsi aux états océaniens de changer le modèle économique appliqué sur leurs propres ZEE. « Il faut développer la pêche dans ces pays-là, mais pour ça, il faut qu’ils puissent accéder à la formation, à la construction de bateaux, et pouvoir lancer leur filière de pêche« , explique le ministre. Car aujourd’hui beaucoup d’entre eux n’ont pas réussi à développer de système économique stable, raisonné, autour de la pêche et vendent des licences à des armements étrangers souvent destructeurs de l’environnement. La Polynésie veut donc attirer les fonds internationaux pour aider ses « cousins océaniens » à développer un modèle comparable au sien.

Des propositions auxquelles l’UICN a fait écho, selon le ministre. En effet, l’influent organisme travaille sur un projet comparable dans l’océan Indien, un projet pour lequel il annonce pouvoir lever 50 milliards de dollars US et où les états riverains ont récemment imposé aux senneurs des contraintes importantes.  Le « grand mur bleu » permettrait, au passage, de lutter contre les problématiques liées aux DCP dérivants, dont le nombre dans le seul océan Pacifique est estimé à 50 000. Des dispositifs de concentrations de poissons qui impactent les stocks mais aussi l’environnement,  et sur lesquels la Direction des ressources marines travaille. Un projet pilote de recensement débuté en 2021 a déjà dénombré 600 DCP échoués sur 9 îles des Tuamotu ; ils proviendraient principalement de flottes de pêche de l’Equateur, du Panama, des USA, et du Venezuela.  « On travaille dans les commissions internationales de gestion des pêches pour essayer de faire tarir ce flux », précise Thibault Thellier, chargé de projet à la DRM. En d’autres termes, essayer de contraindre les sociétés de pêche à récupérer leurs DCP mais aussi faire en sorte qu’ils soient plus respectueux de l’environnement.

La Polynésie se pose ainsi en « leader de la bonne gestion des ressources marines dans le Pacifique. »

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