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Hoho’a expose une image créée avec une intelligence artificielle

Hohoa IA Exposition

C’était la surprise de l’exposition Hoho’a dont le vernissage s’est déroulé mardi soir : l’œuvre Enigma de Gabriel Maes, créée avec une intelligence artificielle. Les spectateurs comme les photographes présents avouaient leur étonnement, une certaine appréhension et beaucoup de curiosité.

Le portrait détonne au milieu de la trentaine d’œuvres exposées dans la salle Muriavai de la Maison de la culture. Un portrait d’une Polynésienne, regard fixe, couronne de feuilles dans les longs cheveux bruns : trop lisse pour être réel. Enigma est la « surprise » annoncée par Brigitte Bourger, la présidente du collectif Hoho’a, qui organise son exposition annuelle cette semaine jusqu’à samedi. Certains spectateurs n’avaient pas immédiatement compris que l’image n’était pas une photo mais une fabrication par une intelligence artificielle grâce aux indications données par Gabriel Maes, Polynésien installé à Paris, passionné par les nouvelles technologies mais malheureusement absent du vernissage. Un ordinateur et une inscription sur une plateforme IA suffisent pour créer ces images. Gabriel Maes a utilisé Midjourney, créée en 2022, qui produit des œuvres grâce à des algorithmes. « Ces sites génèrent des images à partir de textes donnés par l’utilisateur. Plus vous lui donnez des informations, plus l’image générée sera conforme au résultat que vous souhaitez obtenir », expliquent les organisateurs de l’événement sur le catalogue de l’exposition. Pour Cartouche, une photographe exposée, les possibilités de l’intelligence artificielle sont « impressionnantes ».

L’artiste ne se sent pas particulièrement menacée dans son travail par l’IA mais préfère parler de « concepteur » pour des personnes qui créént à partir de l’IA et non pas « d’artistes ». Larissa Rolley, une autre photographe exposée, trouve que « c’est une bonne chose d’exposer cette image pour ouvrir une conversation sur l’intelligence artificielle ».

La photographe a aussi avoué son admiration des possibilités offertes par l’IA. « On peut créer quelque chose à partir de rien, juste à partir de mots. Il y a beaucoup de photographes qui utilisent déjà l’IA notamment pour améliorer des photos. Je n’ai pas encore fait ça mais j’ai déjà utilisé l’IA, je trouve ça fabuleux, ça va vite ! Je sais que beaucoup de gens ne vont pas être contents mais on ne pourra pas freiner cette évolution », explique Larissa Rolley, qui se sent un peu menacée mais surtout curieuse de ce nouvel outil. Le collectif a abordé les questions posées par l’IA dans son catalogue de l’exposition : « Une photographie ? Non. Une peinture ? Non plus. Il y a donc une polémique naissante entre une œuvre créée par intelligence artificielle et la photographie. » Il ne cache pas non plus les problèmes de copyright : est-ce Midjourney le propriétaire, alors que l’image est obtenue à partir des 5 milliards d’images tirées du web utilisées par l’IA, sans l’autorisation des auteurs ? Mais au-delà de ces questions, pour le collectif Hoho’a, « nous ne sommes qu’au début d’une révolution de l’image ». Sur le catalogue, des échanges ont été publiés sur ces questions avec Chat GPT, une IA spécialisée dans la conversation et la création de textes. La « surprise » a donc effectivement alimenté les conversations lors du vernissage de l’exposition Hoho’a qui se tient jusqu’à samedi, dans la salle Muriavai de la Maison de la culture.

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