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Jacqueline Sauvage fait finalement appel de son maintien en détention

Melun (AFP) – Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a finalement fait appel du rejet de sa demande de libération conditionnelle, dont elle s’était dans un premier temps désistée, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Melun.

« Elle avait fait appel une première fois, elle s’était désistée et là elle a fait un nouvel appel de la décision de rejet du tribunal d’application des peines (TAP) d’aménagement de sa peine », a-t-on expliqué au parquet de Melun, confirmant une information d’Europe 1.

Le tribunal d’application des peines de Melun (Seine-et-Marne) avait refusé le 12 août d’accorder une libération conditionnelle à cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales et partiellement graciée par François Hollande.

Jacqueline Sauvage avait 10 jours pour interjeter appel de cette décision, ce qu’elle a fait vendredi, selon le parquet qui a fait un « appel incident » pour soutenir sa demande de libération conditionnelle.

Dans sa décision, le TAP de Melun avait notamment reproché à Mme Sauvage « de ne pas assez s’interroger sur son acte » et avait estimé qu’elle ne pouvait « prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire ».

Ses avocates avaient dénoncé un « acharnement judiciaire » et une des filles de Jacqueline Sauvage avait dit jeudi que sa mère ne « croyait plus à la justice » pour justifier son désistement initial d’un appel.

Jacqueline Sauvage a été condamnée en appel en décembre à dix ans de prison par la cour d’assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari, qui la battait depuis des années et avait violé ses filles.

Du fait des réductions de peine automatiques, Mme Sauvage pourrait sortir en 2018.

La condamnation de la sexagénaire avait suscité une vague de mobilisation, et la demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités.

Le chef de l’État lui avait accordé le 31 janvier une grâce « partielle », notamment de la période de sûreté, ce qui lui avait permis de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.

Le comité de soutien à Jacqueline Sauvage a depuis la décision du TAP lancé un nouvelle pétition pour réclamer sa « libération immédiate », qui a recueilli à ce jour 234.000 signatures. Il a par ailleurs annoncé un rassemblement le 10 septembre à Paris.

Janine Bonaggiunta (G) et Nathalie Tomasini (D), avocates de Jacqueline Sauvage lors d'une conférence de presse à Paris le 12 août 2016. © AFP

© AFP ALAIN JOCARD
Janine Bonaggiunta (G) et Nathalie Tomasini (D), avocates de Jacqueline Sauvage lors d’une conférence de presse à Paris le 12 août 2016

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