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La CTC sur la politique de santé : « Le bilan du contrat de projet État-Pays est décevant »

Radio1 s’est procuré le rapport de la chambre territoriale des comptes relatif à la politique de la santé au fenua. Elle tacle le Pays pour ce qui est du contrat de projet État-Pays 2014-2017 : « Le bilan (…) est décevant ». Il en est de même pour le second contrat de projet, « également décevant ».

La CTC souligne dans son rapport que les dépenses afférentes à la santé – près de 80 milliards de Francs en 2015 – sont « élevées en proportion du PIB ». La Polynésie se classe ainsi 4ème au rang mondial. Par contre, pour ce qui est de l’espérance de vie, elle est classé 46ème au rang mondial avec 76,7 années en 2015 ; le taux de mortalité au fenua est même  « en augmentation pour les pathologies de l’appareil circulatoire et celles du cancer ». Le président du Pays a indiqué que la 4ème place de la Polynésie au rang mondial « n’est pas appropriée (…) et que l’évolution depuis 2010 des dépenses de santé semblait maîtrisée ». Mais cela n’y a rien changé, puisque la CTC a maintenu son analyse.

Le CHPF concentre 30 % des dépenses de santé 

La chambre note que 30% des dépenses de santé concerne le CHPF de Taaone. A contrario, la direction de la Santé n’en consomme que 3%. La CTC considère que cette situation est le « reflet d’une chaîne d’acteurs insuffisamment organisée et hypertrophiée autour du CHPF ». La CTC recommande que cette grille tarifaire soit révisée car « elle ne reflète plus la réalité des coûts ». D’autant plus que cela constitue « un frein à la constitution d’une véritable communauté hospitalière ».

Les tarifs des centres de soins de la direction de la Santé pas révisés depuis 25 ans

La chambre territoriale des comptes recommande une révision des tarifs. En effet, les tarifs pratiqués dans les centres de soins de la direction de la Santé n’ont pas été révisés depuis près de 25 ans. Leurs tarifs sont donc « largement inférieurs à ceux pratiqués par le CHPF ». À titre d’exemple, une journée d’hospitalisation à Taravao s’élève à 18 000 Fcfp contre 285 000 Fcfp en médecine- chirurgie obstétrique au CHPF.

Près de 10 milliards de Fcfp, c’est ce qu’a coûté par an le fonctionnement de la direction de la Santé de 2014 à 2017, après des années d’augmentation continue. Les dépenses relatives au personnel  représentent à elles seules 69% des charges totales.

 « Le bilan du contrat de projet État-Pays est décevant »

La CTC note que « l’effort d’investissement est nettement en deçà des objectifs ». Elle indique en effet que de 2014 à 2017, les investissements ont été« modestes » alors même que les besoins identifiés sont importants et les « financements largement disponibles » – près de 7 milliards de Fcfp avec un taux de réalisation « faible ». La CTC fait référence notamment aux contrats de projet 1et 2 État-Pays relatifs à la convention oncologie et au pôle de santé mentale.

La CTC tacle le Pays et considère que le bilan du 1er contrat de projet est « décevant ». En effet, la chambre note que sur 8 milliards de Fcfp prévus, la programmation n’a atteint que 2 milliards de Fcfp, soit un taux de réalisation de 26%. « Aucun des objectifs spécifiques n’a été atteint au cours des six dernières années 2008-2014 du contrat dans le cadre du contrat de projet ».

Pour ce qui est du second contrat de projet couvrant la période 2015-2020, la CTC note que cela « progresse lentement », que ce contrat « ne fixe aucun objectif de production quantifié », et que de toute façon le montant est largement inférieur au précédent contrat de projet puisqu’il s’élève à 3,5 milliards de Fcfp.

Pour la CTC, le bilan du second contrat de projet est « également décevant ». La chambre note que « les indicateurs de suivi (…) ne sont pas pertinents » et qu’il ne sera donc pas possible de « mesurer l’apport des nouvelles structures sur l’accès aux soins de la population ». Elle mentionne dans son rapport que les montants financiers programmés représentent seulement 31% de l’enveloppe globale. Une situation « paradoxale », souligne la chambre, au vu des « besoins de développement des structures de santé » qui semblent être décrits comme considérables dans le schéma d’organisation sanitaire.

Cette situation démontre que le Pays ne maîtrise pas son « cycle d’investissement » qui devrait permettre d’avoir les « infrastructures  nécessaires à la réalisation de la stratégie », estime la CTC.

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