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« La Polynésie ne passera pas au travers de cette épidémie », dit le ministre de la Santé

Pour le ministre de la Santé Jacques Raynal, il est « illusoire » de penser que l’épidémie ne se propagera pas davantage au fenua. Depuis la cellule de crise du gouvernement, il rappelle l’objectif de l’action du gouvernement : ralentir la transmission du virus pour éviter la saturation du système de santé. Une stratégie qui peut payer à condition que les consignes soient respectées, estime Sean Casey, un spécialiste envoyé par l’OMS pour conseiller le gouvernement.

Elle est active depuis lundi matin : la cellule de crise de la Polynésie française pour le Covid-19 est hébergée dans les anciens locaux de TNAD, à Papeete. Sur place, une trentaine d’agents issus de différents services de l’administration, qui centralisent l’essentiel de l’information sur la propagation du coronavirus, en Polynésie et dans le monde. Jacques Raynal explique l’intérêt de ce « PC » – pour poste de commandement -, et file la métaphore de la « guerre contre un ennemi invisible » développée depuis plusieurs semaines par les autorités nationales.

25 malades dépistés et « très probablement » d’autres porteurs

C’est donc au sein de cette cellule, dirigée par Maiana Bambridge, que seront discutées, jour après jour, les actions à prendre pour endiguer l’épidémie. C’est aussi là que sont listés les cas détectés de coronavirus, qui donnent systématiquement lieu à une enquête sanitaire, dans l’entourage et les contacts du malade. Comme le rappelle le ministre de la Santé, les 25 cas aujourd’hui recensés ne représentent « très probablement » qu’une partie des personnes infectées au fenua. Dont certaines ne se doutent pas qu’elles sont porteuses du virus.

La cellule de crise promet une complète transparence sur l’épidémie, mais le ministre de la Santé s’interdit tout faux optimisme. « Il serait illusoire de penser que la Polynésie peut passer au travers de cette crise, et nous ne le pensons pas », explique le docteur Raynal. Les consignes sanitaires – le confinement, mais aussi les distances de sécurité et les lavages réguliers de main lors de contacts extérieurs – sont là pour ralentir la propagation de la maladie. Et ainsi éviter la surcharge des hôpitaux et autres équipements sanitaires, comme ça a été le cas dans la plupart des zones durement touchées par la pandémie.

Un spécialiste de l’OMS pour conseiller le pays

Parmi les participants aux points quotidiens du PC de crise, Sean Casey, coordinateur du pôle santé Pacifique pour l’organisation mondiale de la santé (OMS). Le spécialiste de la gestion des urgences sanitaires est arrivé de Fidji voilà une semaine pour apporter son expertise auprès du gouvernement. À l’entendre, le fenua, et le Pacifique de façon plus générale, ont la chance d’avoir eu le temps de se préparer à l’arrivée de ce virus, qui « reste encore mal connu ». Malgré les défis logistiques de l’insularité, le Pays a l’opportunité d’éviter une contamination de masse, estime-t-il.

A noter que la Polynésie doit recevoir « d’ici la fin de la semaine » plusieurs commandes de matériel sanitaires, et notamment un renfort de masques « pour protéger les soignants et les malades ». Ainsi que des respirateurs « en voie d’acheminement » depuis la Chine ou l’Europe. Interrogé sur la suspension des vols de la plupart des compagnies aériennes et sur ses conséquences sur l’approvisionnement en matériel sanitaire, Jacques Raynal a rappelé « qu’il y a une compagnie du Pays ». Et que la Polynésie pourra compter sur elle « qu’elle ait des vols commerciaux ou non ».

Sean Casey, Coordinateur du cluster santé pour le Pacifique, et spécialiste de mesures d’urgences en matière de santé.

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1 Commentaire

  1. Fab
    24 mars 2020 à 21h33 — Répondre

    Pourquoi vous ne parlez pas de dépistages et de leur importance !! Vont ils recevoir des kits, les lavis sont ils réellement prêts ???

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