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Les Mormons affrètent un vol Delta pour leurs missionnaires

L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours a affrété un appareil de la compagnie Delta pour rapatrier les derniers missionnaires étrangers encore en Polynésie. L’Église a également offert le voyage à près d’une trentaine de personnes qui n’avaient pas pu prendre les derniers vols avant la fermeture des liaisons commerciales. Le vol a quitté Tahiti mardi à 16 heures.

Le vol spécial va faire escale à Hawaii puis s’envolera pour Salt Lake City, l’un des hubs de la compagnie Delta. Elder Walker est l’un des passagers du vol. Il est britannique, et l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours le renvoie chez lui pendant la crise du coronavirus. « Je pars à Manchester en Angleterre, via Salt Lake City, Los Angeles puis directement à Londres et mes parents viendront me récupérer, » dit-il.  Il est en Polynésie depuis 20 mois : « J’avais 4 mois qui restent, j’ai hâte de revoir la famille mais j’aurais bien aimé rester encore un peu. » À l’issue de la crise, l’Église prévoit de ramener les missionnaires pour achever leurs deux années de mission, précise Mairai Sun.

Le président Fox, responsable des missionnaires mormons en Polynésie, explique comment plus de 120 missionnaires auront, au final, quitté la Polynésie.

« On a fait sept ou huit charters dans le Pacifique, à partir de Samoa, de l’Australie, la Nouvelle-Zélande et d’autres pays, » précise-t-il.

Christopher Kozely, l’agent consulaire américain à Tahiti,  salue « la solidarité extrême » de l’Église qui lui a permis de placer 29 personnes de plus sur ce vol. Il a ainsi coordonné le retour chez eux de citoyens américains, mais aussi de Canadiens, de Français qui rentraient étudier au Canada également, ainsi que des Australiens et des Néo-Zélandais. Certains sont des skippers qui étaient dans une course à la voile autour du monde. Mais entre le 15 et le 20 avril, il prévoit l’arrivée en Polynésie d’autres marins. À ceux-là, il recommande de faire le plein de carburant et de vivres à Tahiti (les autorités ont mis en place un protocole spécial pour ces cas) et de mettre le cap sur Hawaii pour s’y confiner, car les États-Unis ont prévu une dérogation spéciale pour les étrangers qui va leur permettre de rester 6 mois là-bas. « Pour les Australiens, le gros problème ici c’est qu’il ne peuvent pas avoir de bière, » s’amuse l’agent consulaire.

Niki Rellon, l’aventurière évacuée grâce au vol des Mormons

©CP/Radio1

Parmi les passagers qui s’apprêtaient à partir mardi, Niki Rellon se faisait remarquer, avec son look de baroudeuse et sa prothèse de jambe gauche. Cette Allemande de 45 ans qui vit aux États-Unis était sur un voilier en provenance du Panama via les Galapagos et les Marquises. « J’avais une plaie ouverte à la cuisse gauche, parce que j’avais fait trop de randonnée aux Galapagos, et j’ai eu la chance d’attraper le dernier vol de Hiva Oa à Papeete pour aller à l’hôpital. Mais j’ai raté le dernier vol pour quitter la Polynésie, parce que j’avais été opérée la veille et les risques de thrombose étaient trop grands. Je me suis inscrite sur la liste du consulat américain et j’ai été super chanceuse, j’ai reçu un coup de fil il y a quelques jours me disant que je pouvais prendre ce vol. Je suis vraiment reconnaissante à l’Église mormone pour son aide. »

Niki Rellon a été championne du monde de kickboxing en 1998. Elle a perdu sa jambe gauche après un accident d’escalade dans l’Utah en 2013. Les médecins lui avaient dit qu’elle ne remarcherait pas.  Quatorze mois plus tard, elle bouclait avec sa prothèse l’une des plus longues randonnées en Amérique du Nord, l’Appalachian Trail. Elle a ensuite, entre autres exploits, relié l’Alaska à Mexico City en vélo. Son livre Push On (« Continue ») est le support de nombreuses conférences qu’elle donne aux États-Unis.

Niki tire un enseignement de sa dernière aventure en date : « J’en ai assez des capitaines, je vais m’acheter mon propre bateau. S’il n’y avait pas eu le coronavirus, j’aurais été en Australie et en Nouvelle-Zélande, je vais le faire, mais sans capitaine ! » 

 

 

 

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