L’Office des postes et télécommunication (OPT) a réagi, vendredi, suite à notre article consacré au refus du tribunal administratif d’autoriser le placement de 2,8 milliards de Fcfp provenant des « comptes chèques postaux » de ses clients auprès de la banque Socredo. L’OPT dénonce une décision « critiquable » et « dangereuse » et indique qu’il va faire appel de cette décision qui « met en péril » son activité de dépôt.

Mardi dernier, le tribunal administratif de Papeete a jugé que l’OPT n’avait pas le droit de placer l’argent des « comptes chèques postaux » de ses clients auprès de la banque Socredo. Une décision qui faisait suite au blocage par le Trésor d’un placement de 2,8 milliards de Fcfp en 2013, en provenance de l’OPT vers la Socredo pour « utilisation frauduleuse ». L’OPT a réagit hier dans un communiqué transmis à Radio 1 en assurant que l’office effectuait ce type de placement depuis 1986, grâce à une convention Etat-Territoire de 1985. Convention aujourd’hui rendue obsolète par les dispositions de la loi de finance (LOLF) de 2001 et du statut de 2004. Actuel conseiller du directeur général, Benjamin Teihotu assure que l’OPT a toujours fonctionné en plaçant l’argent des comptes CCP dans les banques polynésiennes.

Selon la dernière décision du tribunal administratif, l’OPT a donc l’obligation de placer ses fonds au Trésor. Une situation que ne digère pas Benjamin Teihotu puisque les taux de rémunération des bons du Trésor sont négatifs. « Cela suppose que le déficit des CCP va s’accroître (…) et cela mettrait encore plus en péril l’avenir des services financiers de l’OPT », explique-t-il.

L’OPT annonce donc qu’il va faire appel de la décision du tribunal. D’ici là, rassurons les titulaires des comptes CCP, il y a tout de même encore peu de chance pour que l’établissement fasse faillite…

Communiqué sur les placements CCP du 13 février 2015