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Premières évasans de patients Covid vers la métropole

Un avion d’Air Caraïbes affrété par French Bee atterrit ce soir à Faa’a. Il devrait repartir, d’ici la fin de semaine, avec à son bord jusqu’à dix patients touchés par des formes lourdes du Covid. L’opération, financée par l’État, doit permettre à ces malades de bénéficier d’une prise en charge « optimale » en métropole, et au CHPF de soulager plus rapidement son service de réanimation.

L’appareil d’Air Caraïbes, une compagnie sœur de French bee qui affrète officiellement le vol, atterrira ce soir à l’aéroport de Tahiti Faa’a, mais sa date de départ n’est pas encore connue avec précision. Il faut dire que la mission, financée par l’État, et pilotée avec le Pays et le CHPF, est « très délicate » et surtout inédite. L’Airbus A350 doit embarquer, d’ici la fin de semaine, jusqu’à dix patients atteints par des formes lourdes de Covid pour qu’ils soient pris en charge dans des hôpitaux métropolitains. Des patients intubés ou sous sédation qui occupent actuellement des lits de réanimation ou de soin intensifs au Taaone et dont l’état laisse penser qu’ils devront être hospitalisés encore plusieurs semaines. Cette évacuation, qui doit être validée par les équipes médicales mais surtout par les familles des malades, doit leur permettre d’accéder à une « prise en charge optimale » dans un des hôpitaux partenaires de la CPS en Île-de-France, et à des soins de suite que l’équipement et la situation sanitaire du fenua ne permet pas de leur fournir.

Pourquoi maintenant ?

La mission, qui s’inscrit dans la lignée d’évasans lancée courant août depuis les Antilles, et assurées notamment par Air Caraïbes, paraît étonnante dans son timing. Les derniers chiffres de l’épidémie indiquent en effet depuis plus de deux semaines une lente baisse de pression dans les hôpitaux du fenua. Les appels à l’État pour « étudier toutes les solutions » pour lutter contre la saturation hospitalière datent d’ailleurs du pic de la crise. Mais si tardive soit-elle, cette réponse, proposée par le ministère national de la Santé et validée par le Pays, n’est pas considérée comme inutile au CHPF, où on rappelle que la crise est loin d’être terminée. Le Taaone, malgré les améliorations récentes, est toujours largement mobilisé sur le front du Covid. Et ce mercredi matin, 41 Polynésiens étaient pris en charge dans son service de réanimation, qui n’est habituellement équipé que d’un maximum de 18 lits. La libération de plusieurs places auraient certes été plus stratégique il y a une quinzaine de jours quand tous les malades ne pouvaient être accueillis en « réa ». Mais elle permettra tout de même, cette semaine, de libérer des soignants et donc d’accélérer la réouverture des services du centre hospitalier, quasiment tous fermés à mesure que la filière Covid enflait. Et ainsi reprendre des activités « normales » et des opérations programmées, à destination de patients non-Covid qui font aussi partie des victimes de cette crise.

Le nombre d’évacuations sanitaires ou leur date de départ n’est pas connu avec certitude, même si un décollage vendredi est évoqué. Car l’état de santé et les besoins de chaque patient doivent être précisément évalués, par les équipes du CHPF, mais aussi par les médecins et infirmiers qui arrivent ce soir à bord de l’avion. C’est cette équipe, spécialisée, qui doit accompagner les patients polynésiens jusqu’à Paris.

 

 

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