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Renforts de soignants : face au variant, « il faut se serrer les coudes »

84 soignants issus de la réserve sanitaire nationale ou qui ont répondu aux appels à la solidarité lancés en métropole, sont arrivés à Tahiti cette nuit. Une soixantaine d’autres sont attendus ce weekend. À l’aéroport, les infirmiers, médecins et aides-soignants savent à quoi s’attendre : « On est là pour prêter main forte, pas pour faire du tourisme ».

Peu de touristes, mais du renfort dans les avions arrivés cette nuit à l’aéroport. Depuis plusieurs semaines, le CHPF et les soignants du fenua multiplient les appels à l’aide face à une vague épidémique qui a fait plier les structures de santé polynésiennes. Depuis le 11 août, 27 infirmiers, aides-soignants et médecins ont déjà été envoyés par Santé publique France, agence qui dispose d’une listes de professionnels expérimentés inscrits dans la réserve sanitaire nationale. Des effectifs jugés maigres par beaucoup de professionnels, vu le degré de saturation atteint au Taaone comme ailleurs : mercredi les hôpitaux du pays comptaient 412 hospitalisations Covid contre une centaine au plus fort de la première vague.

Cette nuit, les renforts se sont faits plus « massifs ». 34 soignants de la réserve sanitaire sont arrivés par un vol d’ATN hier soir et 50 autres, qui ne font pas partie de cette réserve mais ont répondu à l’appel lancé par les autorités nationales de santé, ont débarqué d’un avion de French Bee à 4 heures du matin. « Nous avons sollicité et obtenu cette solidarité nationale » explique sur place Frédéric Sautron qui a accueilli ces équipes au nom du Haut-commissariat. Ces volontaires, qui se sont engagés pour une mission de trois semaines, seront suivis de près par d’autres contingents : une soixantaine d’autres soignants sont attendus ce weekend, de même que des équipes de pompiers qui doivent gonfler les rangs des casernes du fenua.

1800 volontaires dans toute l’outre-mer

Sur les 1800 professionnels envoyés par les autorités nationales dans toute l’outre-mer, et notamment aux Antilles, depuis le 10 août, ce sont donc un peu plus de 150 soignants volontaires qui devraient prêter main forte aux équipes hospitalières polynésiennes. Au CHPF, bien entendu, mais pas seulement : ce matin, un petit groupe de 13 professionnels s’envolait vers l’hôpital d’Uturoa, qui fait face à un pic d’admissions. Deux autres étaient orientés vers la clinique Paofai, qui accueille une quarantaine de cas de Covid en complément du Taaone. Trois volontaires embarquent vers Taravao. Appelés 36 heures avant leur départ, « briefés » à l’aéroport, orientés, après un test Covid et une vérification du carnet vaccinal, vers des bus ou des transports, ils enfileront tous leur blouse et leurs gants d’ici vendredi.

Ce démarrage en trombe, les volontaires s’y attendaient, de même qu’à la situation très tendue sur le terrain. « On sait où on met les pieds, on s’est tenus informés de la situation, et c’est pour ça qu’on est venus », explique une jeune infirmière, qui pose le pied pour la première fois en Polynésie. Comme tout le monde dans l’équipe, ou presque : Mareva, qui a grandi à Arue et qui est aujourd’hui aide soignante près de Strasbourg a répondu à l’appel pour « venir aider son peuple ». Elle s’envolera dans la foulée pour Raiatea.

« Ce qui vous arrive, ça nous touche énormément »

Ouvrir de nouveaux lits Covid, si possible de réanimation, gonfler des équipes là où il y besoin, relever des soignants exténués par plus d’un mois de surchauffe épidémique… Les volontaires sélectionnés en fonction de leurs qualifications et de leur expérience, sont très attendus dans les hôpitaux. Et la plupart se sont préparés à « trois semaines difficiles ». Mais pour Émilie, aide soignante formée à la réanimation pendant la crise Covid en Bretagne, il était « normal de venir aider les Polynésiens ». « Aujourd’hui je devais arriver en vacance en Polynésie avec ma famille et mon mari. On a pas pu venir à cause de la pandémie, et ce qui vous arrive, ça nous touche énormément », explique la jeune femme. Ce volontariat ne remplace pas ses vacances : « On est là pour prêter main forte, pas pour faire du tourisme », insiste-t-elle. « Mon mari a accepté que je lâche tout pour venir vous aider. J’ai la chance d’avoir des compétences, et je trouve qu’il faut se serrer les coudes dans ces cas là ».

 

 

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