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Retraites : le COSR alerte sur l’urgence d’un « grand débat de société »

©CP/Radio1

Le Conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR) a rendu son premier rapport sur le système de retraite polynésien. Pas de préconisations pour l’instant, mais des constats : ce rapport doit servir de socle à l’indispensable consultation multipartite sur un projet global de réforme de la protection sociale généralisée.

« C’est l’état des lieux le plus complet possible du système des retraites, afin qu’il constitue le socle sur lequel construire la future réforme », dit Dimitri Pitoëff, président du COSR et secrétaire général adjoint de A Tia I Mua. Il souligne que la réforme des retraites de 2019 a eu certes des effets, mais pas suffisants pour sauver le système.

Un rapport d’abord attendu le 15 juin dernier, dont l’élaboration a pris du retard en raison de la crise sanitaire – et peut-être d’un peu de mauvaise volonté, puisque des membres du COSR se plaignaient à l’époque de la lenteur de la transmission des données par la CPS et du manque de moyens à leur disposition dans le cadre de leur hébergement par l’Arass (l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale). Avec 183 pages, c’est « la première étude un peu exhaustive » sur les retraites en Polynésie, dit Dimitri Pitoëff.

« Les réponses paramétriques ont montré leurs limites »

Prenant en compte l’impact de la réforme des retraites de 2019, le COSR arrive à la conclusion qu’elle est « insuffisante pour pérenniser les régimes de retraites. » La crise économique provoquée par le Covid-19 a encore assombri le tableau. La tranche A des retraites est en déséquilibre courant depuis 10 ans. De 2,26 milliards de Fcfp en 2019, son déficit en 2020 s’annonce aux alentours de 6 milliards. D’autant qu’elle a perdu, à ce jour, 3 800 cotisants depuis 2019. Il faut donc « poursuivre la réforme », qui « devra sans doute s’intégrer à une réforme globale de la Protection sociale généralisée » car « on a mangé pratiquement toutes les réserves. Les réponses paramétriques ont montré leurs limites, il faut explorer d’autres voies. » Et notamment « cloisonner la branche » des retraites.

D’après Dimitri Pitoëff, « Ce n’est pas tout de dire ‘on va augmenter le taux de cotisation’. Si on veut équilibrer aujourd’hui les cotisations et les prestations sur la base du taux plein, il faut 32% de taux de cotisation. Ce n’est pas acceptable », ni pour les salariés ni pour les employeurs.

« Le temps est compté », dit le COSR

Face au bas niveau des réserves et à la baisse de recettes consécutive à la crise, le COSR préconise bien sûr de « répondre à l’urgence des déficits susceptibles de provoquer une cessation de paiement à court terme tant en tranche A qu’en tranche B ». Ce à quoi l’emprunt de la CPS auprès du Pays et le remboursement anticipé du Fades devraient contribuer en 2021.

« Mais il est également urgent d’agir rapidement sur les déficits structurels, car les horizons de viabilité des régimes de retraites sont limités, et toute réforme nécessitera plusieurs années avant de produire ses effets, » conclut le COSR.

Sans donner encore de préconisations – « le COSR ne veut ni ne peut se substituer à l’ensemble des acteurs du champ de la retraite » – le COSR appelle donc à une consultation multipartite dans les meilleurs délais, et espère que les parties prenantes seront « suffisamment responsables pour pérenniser le système de retraite polynésien de telle sorte qu’il soit socialement acceptable et financièrement viable. » Un « grand débat de société » qui pourra s’appuyer sur les préconisations que le COSR s’engage à fournir pour le mois de juin 2021.

Le rapport intégral est disponible ici. La présentation PowerPoint, condensée, du rapport du COSR est à lire ci-dessous :

PPT Cosrrap2020com5.1

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