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Tuterai Tumahai : « C’est du côté de la majorité qu’on défendra le mieux les dossiers »

Invité de la rédaction de Radio1 ce jeudi midi, le candidat Tapura dans la troisième circonscription a expliqué comment il tentait de mobiliser les abstentionnistes sur le terrain. Médecin à la CPS, il estime aussi que c’est en se plaçant du côté des soutiens d’Emmanuel Macron à l’Assemblée que les députés polynésiens pourront obtenir plus de financements et d’actions de l’État, sur le sauvetage de la protection sociale et le nucléaire notamment.

Quand il parle politique, Tuterai Tumahai veut avant tout parler de proximité. Le médecin chef du contrôle médical à la CPS, qui a longtemps parcouru les archipels – « et notamment les Raromatai » – en tant que médecin de santé publique, est avant tout attiré par « le contact avec les gens ». Un contact qu’il a retrouvé, dit-il en tant que colistier de Simplicio Lissant à Punaauia, mairie longtemps tenue par son père Rony Tumahai. « Quand on discute avec les habitants de leurs petits et gros bobos, ça donne envie de faire plus » explique le candidat rouge et blanc de la troisième circonscription.

Pas la plus facile à gagner pour le Tapura, puisque c’est dans cette circonscription qui rassemble Faa’a, Punaauia et l’ensemble des îles Sous-le-Vent qu’Emmanuel Macron, pourtant soutenu par le parti d’Édouard Fritch a fait son plus bas score le 23 avril dernier. 48,5% pour le président réélu contre 51,5% pour sa rivale Marine Le Pen. Un vote de rejet ? « Surtout la conséquence d’un taux de participation très bas (40%, ndr) » nuance le candidat, qui estime que « les gens sont plus intéressés par les législatives que par les présidentielles ».

« Continuer l’effort de ces 20 dernières années »

Lui en tout cas, « cherche à mobiliser au maximum », notamment en mettant en avant le bilan d’Édouard Fritch ou celui d’Emmanuel Macron qu’il ne défend « pas entièrement », mais qui contient, d’après lui, beaucoup d’acquis pour la Polynésie. RSMA à Hao, financements pour la transition énergétique, pour les abris de survie, démarche Reko Tika… C’est pourtant sur la gestion du Covid que portent nombre de discussions d’administrés. Le cadre de la CPS, forcément, connait le sujet de l’intérieur. Et rappelle que « cette épidémie en trois vagues a pris de court, pas simplement au niveau local, mais également international ». « Et quand on regarde partout, finalement, ici en Polynésie, on s’en est plutôt bien sorti » estime-t-il. Pour le candidat, l’État a été et doit rester un partenaire de poids sur la question sanitaire. « Moi qui suis dans la santé j’ai vu que la France est venue nous aider sur cette compétence des Pays : les infrastructures, l’institut du cancer, les scanners à Uturoa ou à Taiohae… Ce sont des financements État-Pays, et c’est ça qu’un député doit aller défendre en métropole ».

Aucun doute pour le candidat aussi soutenu par la confédération Ensemble, proche de la République en Marche : c’est dans la « majorité présidentielle » d’Emmanuel Macron que les dossiers – et notamment les dossiers de financement – seront les mieux défendus. Et pas qu’en matière de santé : le médecin appelle à « continuer l’effort de ces 20 dernières années » en matière de réparation du nucléaire. « C’est loin d’être l’idéal, mais il y a eu des avancées notables, et il faut absolument continuer », insiste-t-il, à propos des règles d’indemnisation ou du remboursement de la CPS, qu’il faut toujours réussir à chiffrer.

Citoyenneté : « Nous on ne demande pas l’indépendance »

Le candidat met aussi en avant le programme foncier du Tapura. Conseiller municipal de Punaauia il explique « qu’on peut comprendre » la colère de certains habitants par rapport à des projets comme celui du groupe City au PK15, et que c’est aux autorités de faire en sorte que ces projets « soient en adéquation avec les infrastructures et les populations qui vivent autour« . Mais surtout, il met en avant les efforts de contrôles de la tension sur le foncier et les prix de l’immobilier : « Le principal levier c’est la citoyenneté polynésienne », que les candidats Tapura veulent faire « inscrire dans la Constitution et le statut ».  D’autres candidats, du côté du Tavini notamment, défendent aussi une citoyenneté, avec des objectifs différents. Des députés, même de bords différents, s’ils font front commun, pourront-ils obtenir gain de cause à Paris ? « Oui, d’autant que c’est pas quelque chose qu’on a inventé, ça existe déjà en Nouvelle-Calédonie. Mais la différence par rapport au Tavini, c’est que nous on ne demande pas l’indépendance. On veut une citoyenneté polynésienne dans la République. Et c’est peut-être ça qui fera la différence ».

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