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Après Marara, les forces armées vont s’entrainer aux combats de « haute intensité »

La flotte engagée dans Rimpac, en 2010. L’exercice international a été lancé dès 1971, et rassemble désormais 27 pays et près de 25 000 hommes tous les deux ans. D.R.


Pour les forces armées en Polynésie française, l’heure est au bilan de l’exercice international Marara.
 Une opération qui était destinée à s’entraîner à l’assistance humanitaire, mais aussi à se coordonner avec les armées alliées pour dissuader les « adversaires potentiels » de la région. D’autres exercices, plus orientés sur la sécurité, sont prévus dans les mois à venir, notamment l’exercice géant Rimpac à Hawaii.

 

 

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Dans le jargon militaire international, on appelle ça un « hot wash-up », un bilan à chaud, qui a été tenu ce matin au centre de commandement supérieur de Arue à propos de Marara. L’exercice  international s’est terminé mercredi par une cérémonie et un défilé militaire à Bora Bora. Il s’agit maintenant d’établir un retour d’expérience sur les opérations menées en mer, à terre et dans les airs. « On se donne jusqu’à mi-juin pour dresser un bilan officiel des leçons et des axes de progrès » explique le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, commandant des forces armées françaises en Polynésie et dans la zone Asie-Pacifique. L’armée américaine, présente sur le terrain avec 450 hommes, un navire – le USS Pearl Harbour, toujours au fenua – et un avion de transport, sont bien sûr impliquées ce « Retex », de même que les 12 nations associées à l’exercice au travers de leurs officiers d’état-major. « Celles qui ne sont pas venues cette année, et qui ont vocation à venir pour les prochaines éditions », comme la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, seront aussi destinataires.

Car Marara se répète tous les deux ans, l’édition 2024 sera de nouveau internationale. Si l’objet de l’exercice est bien l’assistance humanitaire, ce partenariat dans la durée a aussi vocation à « dissuader nos adversaires potentiels de venir se frotter à nous », reprend le contre-amiral. « Le fait d’avoir des partenaires qui ont la capacité d’agir ensemble est de nature à dissuader un adversaire » appuie-t-il.

25 000 hommes et 40 navires à Hawaii

La sécurité n’a d’ailleurs pas entièrement été oubliée pendant les 7 jours d’exercice : après l’aide aux populations, les militaires se sont entrainés, aux Raromatai, aux évacuations de ressortissants et aux sécurisations de zone. Les questions de défense seront plus directement au centre d’autres exercices à venir. Les FAPF participeront notamment, entre juillet et août, à la 28e édition de l’exercice Rimpac (pour Rim of the Pacific), organisé par la marine américaine à Hawaii. Avec 27 pays partenaires, 41 bâtiments, 4 sous-marins, plus de 170 avions et près de 25 000 hommes attendus, il s’agirait, d’après la Navy, du « plus grand exercice naval au monde ». « C’est de la haute intensité : on tire des missiles, on tire des torpilles… » commente le commandant des FAPF. Autre rendez-vous dans la zone, plus tard dans l’année : la mission Pégase, corollaire de la mission Heifara de 2021, qui consistera à déployer des avions Rafale depuis la métropole jusqu’en Nouvelle-Calédonie en passant par l’Inde. « C’est aussi de la haute intensité : le Rafale, c’est un avion multirôles, mais c’est un avion de combat, un avion de guerre ».

Sous-marin, groupe amphibie et rafales

Ces exercices sont d’autant plus nécessaires que les tensions internationales sont fortes, explique l’officier général, qui avait déjà eu l’occasion de développer la position française vis-à-vis des ambitions chinoises dans le Pacifique. L’invasion de l’Ukraine par la Russie est un facteur supplémentaire de vigilance dans la région. Ces derniers mois, plusieurs exercices avaient pour but de montrer « très concrètement » le niveau de préparation des forces françaises et de ses alliés. Heifara et ses Rafale, bien sûr, mais aussi le passage en mer de Chine et dans le Pacifique d’un sous-marin nucléaire d’attaque, L’Émeraude, et les opérations du groupe amphibie Jeanne d’Arc qui ont simulé une reprise « de vive force » d’une île japonaise, avec l’armée nipponne et américaine. Un message qui a « clairement été entendu par les voisins d’Extrême-Orient », précise le contre-amiral Rey.

Le contre-amiral Rey entouré des officiers d’état-major américains et thaïlandais.

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