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Un ATR cloué au sol après un atterrissage brutal aux Marquises


En début de semaine, un appareil d’Air Tahiti a été pris dans des vents rabattants en atterrissant à Hiva Oa. Après une série d’inspections et d’échanges avec le constructeur, il a été décidé de changer une partie des trains d’atterrissage. L’immobilisation de l’ATR-72 va peser sur le programme de vol chargé de cette période de vacances. Des changements d’horaires sont à prévoir pour des milliers de passagers.

Dans le jargon aéronautique on appelle ça un « hard landing ». Il s’est produit lundi, sur l’aéroport de Atuona – Hiva Oa. Le vol VT823 a été pris dans des rafales de vents descendantes intenses (« downburst ») et a été plaqué violemment contre la piste. Une grosse secousse, mais pas de complications pour les 60 passagers à bord : « nos équipes sont parfaitement formées à ce genre d’évènements, et elles ont bien réagi », explique le directeur technique d’Air Tahiti, Thierry Caer, qui rappelle que ces situations font l’objet de formations de « recyclage » régulières sur des simulateurs. Mais les « hard landings » arrivent aussi dans la vraie vie : le dernier, pour la compagnie, c’était en 2019, et c’était déjà à Hiva Oa, où la piste, située à 450 mètres d’altitude, est connue pour son aérologie très particulière. À l’époque, l’ATR avait dû être immobilisé 10 jours pour inspection et réparation.

Expertises et remplacement de pièces

C’est ce scénario que redoutait la compagnie. Après le signalement de l’évènement par les pilotes, un protocole de sécurité a été déclenché et l’avion est depuis bloqué aux Marquises. Il a rapidement subi une série d’inspections des trains d’atterrissage, des ailes, du plancher de l’appareil, des empennages, et de « toutes les pièces qui auraient pu être endommagées »… Au vu des premières constatations des experts, Air Tahiti se voulait optimiste sur un retour rapide de l’ATR 72-600… Interrogé, le constructeur a douché ces espoirs ce matin : certaines pièces du train d’atterrissage ont subi des pressions dépassant les normes de sécurité, et, si elles ne présentent pas de vice en apparence, elles doivent subir des analyses plus poussées. Pas question pour la compagnie d’attendre des semaines : ce matin, Air Tahiti a décidé de commander en urgence deux atterrisseurs de rechange pour l’arrière de l’appareil. Elle attend en outre une autorisation spéciale, délivrée par Paris, pour faire revenir l’avion sans passagers vers Tahiti – un « ferry flight » – et ainsi pouvoir procéder à Faa’a aux expertises et changement de pièces. Pour Vairani Tetaria, la directrice commerciale de la compagnie, l’espoir est de remettre l’avion en opération avant le week-end de Pâques.

5 000 passagers affectés dans les trois prochains jours

Cette immobilisation a d’ores et déjà des conséquences sur tout le réseau. En cette période de vacances scolaires, les vols sont pleins et le week-end de Pâques est traditionnellement un moment d’encombrement dans le ciel polynésien. Privé d’un de ses sept ATR-72, Air Tahiti la compagnie doit donc revoir tout son programme de vols. Dans les trois prochains jours, ce sont plus de 40 rotations et 5 000 passagers qui devraient subir un changement d’horaire. Vairani Tetaria, qui présente ses excuses aux voyageurs, assure que « toutes les équipes sont mobilisées » pour limiter les perturbations :

Les passagers concernés devraient être contactés, par téléphone, par mail ou par sms. Des informations supplémentaires doivent être publiées dans la journée sur le site d’Air Tahiti.

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