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Arioi.pf, ou la culture tahitienne en ligne

Hinatea Colombani, fondatrice du centre ‘Arioi à Papara, a finalisé durant le confinement son site Internet de e-learning, mûri grâce à l’incubateur Prism de la CCISM. Le concept : le « snacking » culturel pour répandre et démocratiser massivement la culture polynésienne.

« Ça fait trois ans qu’on avait posé notre candidature à Prism, et on avait également gagné le 2e prix du numérique en 2017, ce qui nous a permis d’investir dans du matériel, dit Hinatea Colombani. Et le confinement nous a permis de réellement nous concentrer sur ce projet. »

C’est en lançant leur centre culturel et artistique à Papara, en 2016, que Hinatea et son compagnon Moe se sont rendu compte qu’il y avait plus à faire pour la transmission culturelle, pour répondre à un besoin qu’elle-même avait ressenti dans sa jeunesse, et dans son expérience d’enseignante de ‘ori tahiti à l’étranger et en Polynésie. Deux cents ans après les interdits qui ont failli avoir raison de la culture locale, Hinatea et ses partenaires veulent partager des connaissances, mais aussi des valeurs polynésiennes.

©FB/Hinatea Colombani

La transmission si chère à Hinatea va donc passer par des modules vidéo de 3 minutes – c’est l’idée de « snacking », de petites portions à déguster –accompagnés d’un support en pdf. Le site propose donc un abonnement mensuel de 5 000 Fcfp, et les abonnés recevront ainsi une vidéo par semaine, et le contenu écrit correspondant. « Je tiens à préciser qu’il y a tout un travail de traduction, de montage et de graphisme derrière », dit Hinatea. Car tout est accessible également en français, anglais, espagnol et japonais. Les 100 premiers inscrits pourront bénéficier d’une réduction en se connectant avec le code « tumunui ». 10% des bénéfices du site seront reversés à des associations caritatives.

Hinatea et Moe ont travaillé sur le concept avec leur ami informaticien Peter Meuel, qui les avait poussés à candidater auprès de Prism. « On a aussi beaucoup travaillé avec les équipes du Musée de Tahiti et des Îles, dit-elle, mais aussi avec un archéologue et une professeure de reo tahiti. On a travaillé avec Speak Tahiti, qui est une start-up elle aussi issue de Prism. » Elle espère qu’au-delà des abonnements de particuliers, les acteurs institutionnels et notamment les établissements scolaires deviendront des fidèles de arioi.pf. Le fait de proposer les contenus en plusieurs langues, dit-elle, peut servir de support aux enseignants en langues.

« On ne réinvente pas l’eau chaude, conclut Hinatea. On est juste des passionnés, et on a envie de transmettre. »

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