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Assises de la santé : tous autour de la table pour trouver un système « viable »

Pièce maîtresse de la réforme de la PSG, les Assises de la santé ont été lancées ce matin, à la présidence. De groupes de travail sont formés, entre professionnels, institutions, experts et partenaires sociaux, des tables rondes sont programmées mais ils ne rendront des conclusions que dans deux mois. Objectif affiché : trouver des pistes d’économies pour pérenniser un système de santé plombée par la hausse des dépenses.

Mettre sur pied un modèle de santé polynésien « moderne, viable et solidaire ». C’est le cap donné par Édouard Fritch, ce matin aux participants des Assises de la santé. Un rendez-vous annoncé depuis de longs mois comme un élément majeur de la réforme de la protection sociale polynésienne. La réforme de la gouvernance de la CPS est déjà sur les rails, la TVA sociale doit apporter les financements nécessaires à faire tenir les régimes le temps de leur transformation, le « comité stratégique de la Protection sociale universelle », toujours pas créé, doit plancher sur els équilibres généraux du système, et notamment celui des caisses retraites… Mais ce sont bien ces assises qui doivent accoucher des grandes orientations pour équilibrer l’assurance-maladie.

Un déficit de 10 milliards par an en 2030 

Et il y a fort à faire, comme l’a rappelé le président du Pays. Vieillissement de la population, défaut de développement de l’emploi salarié, multiplication du coût des longues maladies (48 900 personnes et 70% des dépenses), ou des médicaments onéreux (+20% depuis 2018) notamment pour traiter le cancer… Autant de facteurs qui tendent les recettes ou font grimper les dépenses de santé évaluées en 2020 à 60 milliards de francs, soit près de la moitié des dépenses totales de protection sociale. Si le discours est policé – « pour notre Gouvernement la santé n’a pas de prix !« , « nous ne devons pas perdre de vue l’importance des efforts à faire en termes de prévention » – ce sont surtout des pistes d’économie qu’il s’agit de trouver pour « préserver » le système de santé. Vincent Fabre, directeur de la CPS, puis Yvonnick Raffin, ministre de l’Économie et de la PSG, se sont chargés de mettre des chiffres sur l’urgence de la situation. Sans coup de barre, les dépenses de santé pourraient augmenter de 25%, et donc de 15 milliards, d’ici 2030, et le déficit de l’assurance-maladie approcher dans le même temps les 10 milliards de francs par an.

Tables rondes

Dans la salle, on croisait bien sûr les représentants des professionnels de santé, du public et du privé, qui redoutent d’un côté comme de l’autre des coupes dans les tarifications ou les budgets. Les partenaires sociaux, chefs d’entreprise comme syndicalistes, attendaient eux aussi de pied ferme le rendez-vous, bien décidés à ne pas laisser exploser les charges sociales pour les uns ou à voir s’amenuiser les droits des assurés pour les autres. Un intérêt, pourtant, est commun à tous ces participants : assurer la survie d’un système chancelant, qui permet à 280 000 Polynésiens d’être soignés. Des groupes de travail ont été constitués, et aboutiront à des tables rondes les 1, 2 et 3 juin prochains à l’hôtel Hilton de Faa’a. Les conclusions définitives des Assises ont été annoncées pour juillet, une fois que la tension électorale sera retombée.

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