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Changements climatiques : « Notre futur dépend des révolutions qu’on est capable de mettre en place »

Le chercheur Alexandre Magnan et le référent du plan climat Baptiste Sureau sur le plateau de Radio1 ce mercredi.


Dans le studio de Radio1 mercredi midi puis en conférence publique à la CCISM, Alexandre Magnan, co-auteur du dernier rapport du Giec, a rappelé que la Polynésie faisait partie des territoires particulièrement mis en danger par les changements climatiques. Aucun doute : le fenua « doit contribuer » comme les autres pays du globe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi « s’adapter », d’ores et déjà, à certaines conséquences inévitable
s du réchauffement. Deux axes développés dans le plan climat de Polynésie Française désormais en préparation.

« Le changement climatique, n’est pas une projection des scientifiques, c’est déjà une réalité », mesurable et déjà subie par des millions de personnes. Ce message, Alexandre Magnan et Virginie Duvat le répètent inlassablement, de tables rondes en conférences en passant par les groupes de travail auxquels ils sont conviés. Les deux chercheurs, spécialistes du climat et de l’insularité, et co-auteurs du chapitre « petites îles » du dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont été invités en Polynésie par le Pays dans le cadre du forum de lancement du Plan climat de la Polynésie Française (PCPF). Un chantier d’un an, et une nécessité pour Alexandre Magnan, qui était l’invité de Radio1 ce mercredi. Car malgré sa population réduite et son insularité, la Polynésie doit s’engager dans la lutte contre le réchauffement. « L’océan est fait de gouttes d’eau » rappelle le chercheur qui pointe que le caractère catastrophique des prévisions du Giec contraint tous les pays, et chacun de leurs habitants à l’action. Sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre – en changeant nos habitudes d’alimentation, de production, d’importation surtout, de transport et plus globalement de consommation – mais aussi sur le volet « adaptation » : préparer le fenua, son mode de vie ou ses infrastructures, à certaines conséquences inévitables des changements climatiques.

Parmi les conséquences déjà chiffrés du réchauffement, la hausse de 40 à 80 cm du niveau de la mer et celle des températures de 2 à 5°C d’ici la fin du siècle, le bouleversement des conditions environnementales qui peut mener à la réduction des capacités de pêche ou la disparition d’une part importante des coraux mondiaux, l’accélération des phénomènes d’érosion côtière, de salinisation des réserves d’eau douce ou l’intensification des phénomènes météorologiques… Beaucoup de ces effets placent la Polynésie et la plupart des îles du monde en première ligne du réchauffement. Mais pour Alexandre Magnan, le piège serait de désespérer : « Notre futur sera différent quoiqu’on fasse, il y a aura des conditions environnementales dégradées, mais ça ne veut pas forcément dire des conditions de vie dégradées, on peut agir, tout va dépendre des révolutions qu’on est capable de mettre en place ».

« Révolutionner » des modes de vie au fenua, pour les adapter à la réalité climatique, c’est l’objectif du Plan climat. Le chantier d’un an animé par les ministères de l’Énergie et de l’Environnement doit impliquer « tous les acteurs de la société ». Pas assez ambitieux et pas assez participatif, le premier plan Climat-énergie, voté en 2015, n’a pas porté ses fruits du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, mais a tout de même posé des bases « pour passer à l’action », assure Baptiste Sureau, référent de ce PCPF. L’idée est cette fois de ne pas avoir « un plan qui tombe du ciel et qui soit imposé », mais de le « coconstruire avec toutes les forces vives du pays » :

Pour s’informer et contribuer au Plan climat de la Polynésie Française, un site dédié a ouvert à l’adresse plan-climat-pf.org.

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